BUJUMBURA, 25 juin (ABP) – Le Conseil des ministres s’est réuni mercredi le 24 juin 2021 à Ntare Rushatsi sous la présidence du chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye avec neuf dossiers à l’ordre du jour dont le projet de décret portant mise en place du Comité de Pilotage Multisectoriel (CPM) du projet relatif à la petite enfance et la maitrise démographique dénommé « projet Nkuriza ».
Selon le communiqué, le projet relatif à la petite enfance et la maitrise démographique (Nkuriza) est un projet du gouvernement du Burundi qui est financé par la Banque mondiale et dont l’accord de financement a été signé par les deux parties le 19 novembre 2020.
L’objectif du projet est d’étendre la couverture des interventions communautaires en faveur de la nutrition, aux femmes en âge de procréer et aux enfants de moins de deux ans, et l’utilisation des services de planifications familiale dans ses zones d’intervention à savoir les provinces de Bubanza, Cankuzo, Cibitoke, Kirundo, Makamba et Muyinga.
Dans l’accord de financement, il est prévu les modalités d’exécution du Projet notamment les différents organes de sa mise en œuvre, dont le CPM. Ce projet de décret vient mettre en application ce qui est prévu dans cet accord.
Après échange et débat sur ce projet, le Conseil des ministres l’a adopté avec entre autres recommandations de faire de ce texte un Arrêté du premier ministre à la place d’un décret, que le ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le sida soit le président du Comité de pilotage, que le ministre de la Solidarité nationale fasse partie du Comité, qu’il soit prévu une disposition en rapport avec le comité technique qui sera mis en place par l’ordonnance du ministre en charge de la santé.
Il a été rappelé que le gouvernement doit participer à l’élaboration des projets financés par les partenaires depuis leur conception, de suivre de près leur mise en œuvre et évaluer leur impact au niveau du développement.
Parmi les dossiers analysés par le Conseil figure aussi une note conceptuelle sur l’assurance et la bonification des prêts agricoles. Selon le communiqué, en vue d’augmenter la production agricole et d’atténuer le déficit alimentaire, le gouvernement du Burundi a mis le secteur agricole parmi les secteurs de base du développement.
L’objectif est que « chaque bouche ait à manger et chaque poche ait de l’argent ». Dans cette perspective, plusieurs programmes ont été mis en œuvre et certaines cultures réorganisées en filières.
En plus de ces actions, le gouvernement a mis en place des mécanismes incitant la population à investir dans l’augmentation de la production, notamment l’octroi de 10 millions de FBu par coopérative, la mise en place des mécanismes de collecte et d’achat des productions agricoles et d’autres.
Le communiqué indique que l’année 2020 a connu la naissance d’une banque et d’une société d’assurance mettant en avant l’agriculture, ce qui constitue des opportunités pour développer le secteur agricole. Pour l’exercice budgétaire 2020-2021, le gouvernement a prévu un budget pour financer le secteur agricole à travers la garantie agricole, ainsi qu’un fonds de sécurité et de développement rural.
La note propose les voies et moyens pour l’utilisation efficace de ce budget prévu par ces deux mécanismes dans l’objectif de faire face aux changements climatiques, aux attaques des maladies et ravageurs sans oublier l’encouragement des banques à financer le secteur agricole, grâce à une prise en charge des grands risques agricoles.
D’après le communiqué, il existe trois options pour faciliter le financement du secteur agricole, il s’agit de la mise en place d’un fonds de garantie agricole, la mise en place d’une assurance agricole et la mise en place d’un fonds de bonification.
La note propose la combinaison des trois options pour plus d’impact. Après analyse de la proposition ainsi que les avantages qu’offrent ces différentes options, le Conseil a retenu l’option de la garantie agricole et que les agriculteurs ayant au moins deux hectares devraient être encadrés en leur octroyant des semences et des engrais à crédit à rembourser après avoir vendu leur production.
L’Etat va aussi garantir le crédit et les fonds seront logés au niveau du Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement (FIGA), l’assurance agricole sera prise par l’agriculteur lui-même et la population devrait être sensibilisée sur l’intérêt de ce programme, la nécessité de regrouper les terres ainsi que la plus-value que cela apporte. Les autres cultures comme le blé, devraient être tenues en compte dans ce programme. Le communiqué signale que les ministres en charge de l’Agriculture et des Finances vont affiner le montage et la mise en œuvre de ce programme.