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Un cadre légal est nécessaire pour que le secteur touristique burundais fonctionne d’une manière professionnelle, selon un expert

ByAdministrateur

Oct 10, 2021

BUJUMBURA, 7 oct (ABP) – Le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, à travers la chambre sectorielle de l’hôtellerie et du tourisme, a organisé  du 6 au 7 octobre 2021, à Bujumbura, un atelier  d’échanges-débats sur le cadre légal du secteur du tourisme au Burundi à l’endroit de tous les intervenants dans le secteur touristique, dont les responsables des hôtels et des agences de voyage, les agents de la mairie de Bujumbura, les parlementaires, les cadres du ministère du Commerce et ceux du ministère de l’Environnement pour qu’ils enrichissent le contenu dudit cadre.

Le consultant formateur en hôtellerie et tourisme, M. Georges Nikiza, a fait savoir que le secteur touristique est considéré comme un levier de croissance économique pour un développement durable du Burundi. Aux 123 attractions touristiques que connait le Burundi s’ajoutent d’autres estimés à 100 qui ne sont pas encore identifiés, a-t-il indiqué.

D’après cet expert, la nature du Burundi, sa position géographique, son hydrographie, son écologie et son environnement présentent des atouts essentiels qui peuvent être vendus et transformés en une industrie touristique génératrice de revenus et d’emplois.

Nikiza a signalé que malgré ces potentialités, le secteur touristique du Burundi est hanté par certains défis, notamment l’environnement légal du secteur touristique, qui est lacunaire et qui fait que ce secteur fonctionne de façon non professionnelle. Il a aussi mentionné le fait que le secteur touristique est géré dans des ministères différents comme le ministère en charge de l’Environnement qui gère les forêts ou les aires protégées, le ministère de la Jeunesse qui gère la Culture et une autre partie gérée par le ministère du Commerce. Il a, en outre, évoqué le fait que l’administration du tourisme, qui est appelée à la gestion quotidienne de ce secteur, n’a pas de cahier de charge, et les investissements touristiques qui se font de façon anarchique.

Pour tous ces défis, cet expert en tourisme souligne qu’il y a la nécessité de la mise en place d’une loi qui va guider les activités et les investissements touristiques afin de garantir un environnement de travail convenable. Cette même loi permettra de déterminer les procédures au niveau du renforcement des capacités des ressources humaines, les conditions exigées pour que quelqu’un soit un guide, le cadre conceptuel du tourisme, et les travaux qui reviennent à ce secteur. Par ailleurs, au niveau de la coopération entre les partenaires internationaux et régionaux, il faut une loi burundaise en matière de tourisme qu’il faut adapter à la loi touristique régionale, estime M. Nikiza.

Toutefois, il y a quelques initiatives et politiques du gouvernement en matière du tourisme mais qui doivent aussi être éclairées par la loi, a souligné l’expert en tourisme, citant la Stratégie nationale de développement durable du tourisme (SNDDT), le Burundi vision 2025, le PND Burundi 2018-2027 et différents décrets.

Pour sa part, M. Déo Ngendahayo, qui est lui aussi consultant et qui a travaillé depuis longtemps dans le domaine touristique, a insisté sur le fait que les produits touristiques burundais ne sont pas mis en valeur pour qu’ils soient attractifs et vendables. Il a, à cet effet, proposé la promotion et la mise en valeur des produits touristiques burundais et une organisation claire impliquant le secteur privé. M. Ngendahayo, qui a plaidé pour la mise en place d’un cadre juridique permettant au tourisme burundais de s’épanouir, a invité les Burundais à avoir le courage de faire le marketing des produits touristiques du pays.

Les participants à la réunion ont soutenu qu’il y ait des réformes dans le secteur touristique et ont recommandé au gouvernement et au parlement de tout faire pour que les instruments en rapport avec le tourisme soient adoptés. Ils ont exhorté les Burundais en général et les médias burundais en particulier à éviter de ternir l’image du pays car, ont-ils expliqué, il y a des touristes qui ont peur de venir au Burundi suite aux fausses informations qui disent que le Burundi n’est pas stable.

Pour les participants, la population burundaise doit être sensibilisée et s’impliquer dans la promotion du tourisme domestique. Ils en appellent à l’aménagement des grands sites touristiques car, ont-ils argué, il y en a qui ne sont pas en bon état.