NGOZI, 5 nov (ABP) – Le président de la Commission vérité réconciliation (CVR), Pierre Claver Ndayicariye, a révélé au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi le 4 novembre à Ngozi que plus de 20.000 victimes de la crise de 1972 ont déjà été exhumées au cour des deux dernières années par la CVR. Ce travail a été déjà fait dans dix provinces du pays à savoir Gitega, Karusi, Rumonge, Bururi, Muramvya, Kirundo, Muyinga, Bujumbura Mairie et Mwaro. Au total 986 personnes ont été entendues pour faire de la lumière sur les atrocités de 1972.
Le président de la CVR s’est dit très heureux d’avoir eu accès à des archives de 1972 qui apportent encore plus de lumière à ces tragédies. Il a étalé au grand jour les documents issus de l’administration publique, du parquet, des ministères de la justice, de l’éducation, des travaux publics et de la Fonction publique. Il y a aussi des documents de l’INSS et autres institutions.
Par exemple, M. Ndayicariye a parlé des noms des personnes arrêtées en mai 1972, la liste des personnes condamnées à mort par le conseil de guerre du 6 mai 1972, les documents pro-justicia du ministère public, le tableau des personnes écrouées puis exécutées du 30 avril au 18 mai 1972 à la prison centrale de Ngozi. Ce sont aussi les notes de service écrites à la main, les archives du département du contentieux du ministère de la justice et les procès-verbaux retrouvés au ministère de l’éducation nationale.
Il a relevé aussi les documents de mutation des parcelles et la liste des parcelles saisies avec leur valeur approximative.
Enfin le rapport intitulé « naufrage au Burundi », écrit en septembre 1972 par la ligue belge pour la défense des droits de l’homme, section Louvain qui indique les noms et photos des élèves et leurs enseignants tués dans les écoles secondaires du pays.
Concernant la clôture de la vérité de 1972, M. Ndayicariye a estimé que la commission est suffisamment avancée mais que beaucoup de choses restent à faire du point de vue de la réconciliation, la réparation etc.