BUJUMBURA, 16 nov (ABP) – Le ministère des affaires de la Communauté est-africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en collaboration avec les intervenants dans le secteur entrepreneurial dont Burundi business incubator (BBIN), l’ambassade des Pays Bas, l’Union Européenne, l’ambassadeur d’Egypte et autres partenaires techniques et financier du gouvernement, a organisé lundi le 15 novembre 2021 à Bujumbura, la célébration de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat pour l’édition 2021, à l’endroit des jeunes entrepreneurs sous le thème : »Jeunes entrepreneurs, quels besoins, quels appuis ».
Dans son allocution d’ouverture, le directeur général des sports et de la culture au sein dudit ministère, M. Samuel Niyubahwe, a d’abord rappelé que la jeunesse ne devrait pas être considérée comme cible de leur intervention mais devrait être considérée comme partie prenante clé et sa participation significative dans le développement des solutions et de prises de décisions promue. Il a ajouté que les premiers jalons dans cette optique ont déjà été initiés par le président de la république du Burundi où il organise des dialogues et sessions de développement des solutions autour des défis rencontrés par la jeunesse.
A cette même occasion, il a invité les autres partenaires de suivre le bon exemple de la coopération néerlandaise et d’emboiter le pas déjà franchi par le gouvernement du Burundi avec l’ambition de créer 250.000 emplois pour la jeunesse dans les années à venir, et cela requiert l’effort conjugué de tous les acteurs de l’écosystème entrepreneurial pour y arriver.
Il a invité la jeunesse de ne plus pratiquer la politique de la main tendue mais plutôt retrousser leurs manches et mettre leurs mains dans les pattes. Selon lui, un défi est pour l’entrepreneur ce que le carburant est pour la voiture, et a précisé qu’un grand nombre de solutions à leurs défis se trouve déjà entre leurs mains et dans leurs capacités à analyser et comprendre l’environnement dans lequel ils opèrent.
A la fin de son discours, il a remercié les partenaires qui se sont mis ensemble pour organiser une telle activité en particulier l’ambassade du royaume des Pays Bas qui est un acteur qui est en train de promouvoir la synergie et la complémentarité des interventions.
Une cartographie de l’écosystème entrepreneuriale a été récemment conduite et les résultats vont servir dans la quête d’une bonne coordination des interventions des partenaires via le groupe sectoriel y dédiée qui va redémarrer bientôt. Il a promis que le ministère en charge de la jeunesse ne ménagera aucun effort pour soutenir les jeunes et mettre en place un environnement propice au développement des solutions ainsi qu’à leurs activités économiques.
Le directeur exécutif au BBIN, M. Pierre Claver Nduwumwami, a fait savoir que le domaine de l’entrepreneuriat se heurte à beaucoup de défis dont les connaissances limitées en gestion d’entreprises, en démarrage d’entreprises, en technique de production, en technologies, le manque d’équipements, le manque de fonds de démarrage, le manque de marché d’écoulement de leurs produits, la concurrence en provenance des autres pays comme la Chine et autres.
Il a aussi souligné que l’entrepreneuriat c’est la pouvoir qui oblige de gagner des revenus, de payer les impôts et de créer l’emploi surtout en ce moment où on a le marché de toute l’Afrique, expliquant que les jeunes burundais devraient produire sur le marché africain pas seulement sur le marché burundais.
Selon lui, la semaine entrepreneuriale est une occasion pour les jeunes, les partenaires d’encadrement et le gouvernement, de prendre conscience que c’est la chose à faire.
L’ambassadeur adjoint du royaume des Pays Bas au Burundi a fait savoir que le secteur privé et l’entrepreneuriat sont des forces majeures de l’innovation et le moteur de développement économique.
Elle a aussi souligné que le renforcement du secteur privé et le développement de l’écosystème entrepreneurial n’est pas un travail d’une seule entité ni d’une génération particulière. Ça demande l’implication de plusieurs acteurs. Elle aussi a invité les jeunes à exprimer librement leurs besoins comme le thème l’indique et a fait savoir que la cartographie de l’écosystème entrepreneuriale au Burundi permettra de comprendre qui est déjà là, qui fait déjà quoi, et quelle est la pierre qui manque à l’édifice pour aboutir à un vrai changement.
L’un des jeunes qui étaient présents dans cette activité a souligné le souhait d’avoir un ministère chargé seulement de l’entrepreneuriat, arguant qu’au Burundi, l’entrepreneuriat appartient aux différents ministères dont le ministère du commerce et celui de la jeunesse, ce qui constitue selon lui un défi. Il a aussi signalé l’instabilité de la monnaie burundaise, l’entrepreneuriat qui est mal conçu par certains burundais, la capacité insuffisante des enseignants qui enseigne le cours d’entrepreneuriat dans les écoles, le coût d’enregistrement d’une nouvelle entreprise à l’API qui est encore élevé et autres.
Il a profité de cette occasion pour demander au gouvernement à revoir à la baisse les frais d’enregistrement d’une nouvelle entreprise. Signalons que les cérémonies ont été clôturées par une visite des stands des produits d’une exposition vente organisée par les jeunes entrepreneurs du 15 au 20 novembre.