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Clôture provisoire des activités d’exhumation des restes humains

ByAdministrateur

Mar 1, 2022

RUTANA, 26 fév (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR), a procédé, ce vendredi 25 février 2022, à la clôture provisoire des activités d’exhumation des restes humains des victimes jetées dans des fosses communes dans la province de Rutana pendant les années 1972-1973.

Ces activités ont été marquées par une prière œcuménique en mémoire de ces victimes en présence du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, M. Abel Gashatsi accompagné par le gouverneur de cette province.

La secrétaire générale de la CVR, Mme Léa Pascasie Nzigamasabo a fait savoir que cette commission a exhumé 497 restes humains dans 11 fosses communes vérifiées et confirmées dans les communes de Rutana, Bukemba, Mpinga-Kayove, Giharo et Gitanga. Elle a, en outre, signalé que cet effectif n’est qu’un échantillon, car selon elle, plusieurs victimes ont été jetées dans des cours d’eau ; d’autres ont été carbonisées et plus de 3000 restes humains enfouis dans une fosse commune ont été emportés par les eaux de la rivière Musasa, a-t-elle ajouté.

Selon toujours Nzigamasabo, la commune Bukemba a subi des tueries graves par rapport aux autres communes. Il a précisé que dans cette entité, les hutu et les enfants ont été brûlés dans un four.

D’autres ont été jetés dans les rivières Musasa, Mutsindozi et Muyovozi par des militaires, des réfugiés rwandais venant dans les communes Rutovu et Matana.

   La secrétaire générale de la CVR prononçant le discours de circonstance

La secrétaire de la CVR a également signalé qu’à Rutana, les femmes et les enfants ont été aussi tués en grand nombre. Elle a précisé que les meurtriers faisaient avorter les femmes enceintes par force, puis griller ces cadavres dans des fours avant de leur ordonner de manger les corps de leurs enfants.

Mme Nzigamasabo a ajouté que les meurtriers utilisaient des mensonges pour rassembler les hutu. Elle a évoqué le cas de Bukemba où ils passaient dans les ménages indiquant qu’au marché, il y a un blanc qui achète les bananes à un prix élevé. La plupart de ceux qui se sont rendus au marché avec des bananes ont trouvé la mort. Il a également souligné que les rescapés ont été également tués par les militaires lorsqu’ils venaient se venger venant de la Tanzanie.

Dans son discours de circonstance, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale a encouragé la CVR dans ses activités de faire éclater la vérité au grand jour. Il a, en outre, demandé à cette commission de continuer à faire des investigations sur d’autres crises qu’a connues le Burundi. M. Gashatsi a ensuite interpellé la population de continuer à donner leurs témoignages. Il a encouragé les auteurs des tueries de 1972 contre les hutu à demander publiquement pardon, car selon toujours lui, tout coupable est en mesure d’être pardonné à condition qu’il reconnaisse son crime et qu’il demande pardon. Signalons qu’il y a dans cette province, d’autres fosses communes que cette commission n’a pas encore vérifiées et confirmées.