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Recherche des restes humains des victimes de 1972

ByAdministrateur

Mar 1, 2022

RUYIGI, 26 fév (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR), a organisé, ce vendredi, une messe interconfessionnelle en province de Ruyigi, pour le recueil des victimes des événements. Cet événement coïncide avec la clôture provisoire des recherches des victimes et disparus du génocide des hutus de 1972-73. Les cérémonies de cet événement se sont déroulées au stade Urumuri (l’ancien stade de Ruyigi) et ont été rehaussées par la présence de la première-vice-présidente de l’assemblée nationale du Burundi, madame sabine Ntakarutimana, ainsi que du vice-président de la commission nationale vérité et réconciliation, le révérend clément-Noé Ninziza. Des restes humains de 49 personnes ont été présentés à la population présente à la cérémonie qui a été clôturée par la pratique de levée de deuil, communément appelée Gukaraba.

Le gouverneur de Ruyigi, Mme Emérencienne Tabu a exprimé ses remerciements à l’endroit de la CVR pour ce travail de recherche que cette commission vient d’effectuer durant une semaine en vue d’éclaircir un passé noirci par le sang versé et la disparition des défunts victimes de ces malheureux et sanglants événements des années 1972-73 en province de Ruyigi. Elle a toutefois insisté et mis en garde contre les mauvaises langues et opinions mal intentionnées qui propagent des rumeurs que la CVR veut raviver les blessures du passé pour inciter les victimes à se venger du malheur qui leur est arrivé durant ladite période. Elle a ainsi appelée toute la population de toute sa province à tirer la leçon de l’histoire malheureuse de notre pays et que tout un chacun prenne la décision que cette ignominie ne réapparaisse plus jamais dans l’avenir de notre pays. Un avenir qui, souligne-t-elle doit être basée sur le respect de la dignité humaine et le respect d’autrui.

Dans sa présentation des résultats du travail que la CVR vient d’effectuer à Ruyigi, le vice-président de la CVR est quant à lui, revenu sur les témoignages recueillis par la CVR en province de Ruyigi. Il a en outre rappelé qu’à cette époque, la province de Ruyigi comprenait trois entités administratives qui sont Ruyigi, Rutana et Cankuzo qui ont aujourd’hui le statut de provinces administratives.

A noter également que les localités considérées comme étant les plus touchées sont les communes de Bweru, Ruyigi, Butaganzwa et Kinyinya dans Ruyigi, Bukemba et Rutana dans celle de Rutana ainsi que Cendajuru et Cankuzo dans la province Cankuzo comme l’a souligné le vice-président de la CVR. Il a toutefois déploré le fait que dans certains sites pointés du doigt comme étant des fosses communes, il a été impossible de trouver des restes humains ou toute autre preuve matérielle qui confirme les témoignages. Il a également fait savoir que certaines victimes étaient lancées et/ou projetées dans les latrines ou les rivières ou jetées dans les forêts, qui étaient denses à cette époque et que leurs organes étaient dévorés par les charognards et autres bêtes sauvages prédateurs de la race humaine.

Seuls 49 restes humains de 49 individus ont été extraits de deux endroits à savoir Kinyabakecuru en commune Ruyigi et Muriza en commune Butaganzwa.

La parlementaire Sabine Ntakarutimana, vice-présidente de l’assemblée nationale a, dans son discours, rappelé que la dignité humaine exige du respect et que l’homme est très différent des animaux sauvages en ce qu’il a une conscience et une capacité de différencier le mal et le bien. C’est donc dans cette optique que tout un chacun, nous devrions user de notre capacité de raisonner avant d’agir et d’éviter de faire du mal à nos prochains. Elle a également rappelé surtout ceux qui croient en Dieu créateur de l’humanité, que le sang humain versé innocemment porte malheur à celui qui le verse. Elle a terminé son propos en demandant à la population qui était venue assister à ces cérémonies de tirer des leçons de cette tragédie qui a secoué le Burundi pour qu’il n’y ait plus jamais de tels crimes dans l’avenir. Signalons que les cérémonies ont été clôturées par la pratique de levée de deuil partielle communément appelée gukaraba en kirundi.