BUJUMBURA, 24 mars (ABP) – Le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage en collaboration avec la mairie de Bujumbura, l’Office burundais pour l’habitat (OBUHA) et l’Union européenne a organisé jeudi le 24 mars 2022 à Bujumbura, un atelier d’échange sur la problématique des déchets et leur recyclage au Burundi. Cette activité concernait les différents partenaires au développement du Burundi et les investisseurs dans le domaine du recyclage pour sensibiliser la population burundaise sur son importance et de l’informer sur l’utilité des objets faits de matériaux recyclés et l’importance du tri des déchets.
Le directeur général de l’Environnement, des Ressources en eau et de l’Assainissement, M. Félicien Nyorobeka a indiqué que le recyclage est une pratique écologique qui consiste à transformer un produit ou un déchet en un autre afin de l’utiliser plus longtemps. Il a ajouté qu’un déchet est dans un premier temps un objet que l’on achète, pouvant même faire partie des produits de la consommation courante des gens.
Selon lui, au Burundi, les déchets sont souvent considérés comme des menaces. Pourtant, s’ils sont bien gérés, ils constituent une opportunité d’affaires générant des revenus non négligeables et des objets de bonne qualité, tout en économisant les ressources naturelles destinées à la fabrication des objets variés. Il a précisé qu’une étude faite par les scientifiques de l’Université du Burundi montre que plus de 95% de déchets produits en Mairie sont recyclables.
Nyorobeka a fait remarquer des avantages du recyclage, citant la préservation des ressources naturelles, la diminution de la pollution et l’économie d’énergie. Le recyclage permet également de réintroduire certains matériaux dans la production de nouveaux produits. C’est un acte décisif pour l’avenir du pays car il est un élément clé de l’économie circulaire, a-t-il signalé.
Il a félicité les acteurs burundais qui ont déjà initié des actions dans le domaine du recyclage. Il a cité la production des tuyaux, des paniers ou des pavés à partir des plastiques, les fers à béton à partir des déchets métalliques, des marmites à partir des déchets d’aluminium, de la fumure organique à partir des déchets d’élevage, la production du fuel à partir des pneus usés et d’autres déchets en plastique, les briquettes à partir des déchets agricoles et la production du charbon à partir des coques des noix de palmier à huile.
Pour le chef d’équipe développement rural, environnement, énergie, économie et section de coopération à l’Union européenne, M. Arnold Jacques de Dixmude qui a représenté l’ambassadeur, le problème des déchets est de plus en plus visible et affecte tous. Selon lui, les déchets sont sensibles à la pollution et à la santé. Ils créent des impacts négatifs sur le changement climatique et la biodiversité.
M. Jacques a indiqué que l’UE a des programmes, des projets et des moyens pour mobiliser des actions par rapport à la bonne gestion de ces déchets au Burundi, surtout dans les villes se trouvant sur le littoral du lac Tanganyika dont Bujumbura. Comme la gestion des déchets est un problème très complexe, on a besoin d’une stratégie intégrale, à multi niveaux, multi acteurs et multi secteurs qui vont intervenir. Il a demandé au gouvernement burundais de mobiliser aussi des moyens pour investir dans la sensibilisation envers la population, expliquant que beaucoup d’actions se concentrent sur le nettoyage, le ramassage et le traitement. Il a précisé que des actions préventives sont nécessaires au niveau du changement de comportement de chacun en tant que consommateur et utilisateur d’objets en plastique.