BUJUMBURA, 23 avr (ABP) – Le forum des éducatrices africaines (FAWE-Burundi) contribue à la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre dans le milieu scolaire, a annoncé, jeudi le 21 avril 2022, la présidente de FAWE Burundi, Mme Alice Nindorera, lors d’une interview qu’elle accordée à l’ABP.
Au cours de cet entretien, la présidente de FAWE Burundi a fait savoir que les violences sexuelles basées sur le genre faites par certains enseignants à l’endroit de leurs élèves ou d’autres commises par les gens de l’extérieur au chemin de l’école, les grossesses précoces et le mariage précoces, ont incité cette organisation à prendre le devant pour tenter d’éradiquer ces vices.
Dans ce cadre, un projet de mentor intitulé : » Institutionnalisation de la tante et du père dans les écoles comme stratégie permettant d’éliminer les violences sexuelles basées sur le genre et les grossesses précoces dans les écoles « , qui a été mis en œuvre en 2013, dans 121 écoles des différentes provinces du pays dont Gitega, Muyinga, Rumonge, kirundo.
Selon Mme Nindorera, ce projet a été créé pour contribuer à mettre fin aux violences et aux grossesses qui entravent l’éducation des filles burundaises.
FAWE-Burundi soutient la mise en œuvre du projet de mentor » Tante » et » Père « , en milieu scolaire, des enseignantes (s) formés par ce forum. Les comités collinaires de protection des enfants, les comités de gestion des écoles, les assistants des centres de développement des écoles, sont aussi formés pour aider et soutenir ces tantes et pères. Ce rôle de mentor a été confié aux « pères » pour les garçons et aux » tantes » pour les filles pour être des relais de l’information dans cette lutte.
A travers ce mentor, les élèves se voient attribuer une orientation jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité sexuelle avant le mariage. FAWE Burundi a aussi fait la création des cellules » Tuganire mw’ibanga » (échangeons en secret) et la mise en place des boîtes à suggestions dans 121 écoles qui ont participé dans le projet ci-haut cité, pour permettre aux élèves de partager leurs expériences de violence sexuelle de façon anonyme. Mme Nindorera a fait savoir que le ministère de l’éducation nationale s’est approprié de ce projet depuis 2019 pour l’étendre au niveau national.
Elle a signalé que ce forum est en train de créer un autre module d’autonomisation des filles appelé » TUSEME « (Exprimons-nous sans gêne) dans les 10 écoles des quartiers périphériques de la mairie de Bujumbura. Certains enseignants, et certains élèves sont en train d’être formés même en pédagogie sensible au genre. A la fin de la formation, ces derniers vont créer à leur tour des clubs » TUSEME » dans différentes écoles, pour que les élèves (filles) viennent exprimer leurs problèmes par rapport à leur éducation, les aider à avoir l’estime de soi.
A travers ce même module, il y aura création du réseau des femmes pour constituer des modèles pour les filles. Pour elle, l’éducation des filles est le fondement d’un vrai développement. Une femme éduquée devient le pilier de la famille et un leader.
La scolarisation des jeunes filles est un élément essentiel de leur accès à l’autonomisation économique, a-t-elle ajouté. Mme Nindorera a profité de cette occasion pour inviter toutes les parties prenantes en matière de l’éducation dont les parents, les enseignants, la communauté, à contribuer dans lutter contre les violences basées sur le genre dans leur entourage et à promouvoir l’éducation des filles et des jeunes femmes, expliquant que les élèves surtout les jeunes filles doivent être suivis à la maison, au chemin de l’école et à l’école pour essayer de faire face aux différentes difficultés que ces dernières peuvent rencontrer.