BUJUMBURA, 30 nov (ABP) – Au deuxième jour de la foire de l’innovation des jeunes organisé du 28 au 1er décembre à Bujumbura, le coordonnateur national du programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes ( PAEEJ ), Professeur Désiré Manirakiza a exposé sur le financement des projets des jeunes.
Il a rappelé que ce programme cherche à appuyer la politique gouvernementale en matière de la réduction du taux de chômage. Selon lui, il a été constaté qu’il y a des jeunes burundais qui achèvent les études, mais qui ne parviennent pas à trouver une insertion professionnelle. Le PAEEJ cherche à appuyer les initiatives des jeunes afin qu’ils ne soient plus des sujets, ni des objets mais plutôt des acteurs de leur propre développement afin de stimuler la croissance économique du pays. Pour y arriver, le PAEEJ doit d’abord renforcer leurs capacités, c’est à dire leur donner une formation pratique selon le type de projet présenté par le jeune. Il a donné l’exemple d’un jeune qui veut implanter un salon de coiffure. Ce dernie reçoit une formation de 10-20 jours dans la coiffure et il obtient un certificat de coiffeur.
Il a indiqué que le PAEEJ subdivise les jeunes en trois catégories. Il y a les jeunes qui sont dans le secteur primaire qui sont davantage dans la production de la matière première. Il y a les jeunes qui sont dans le secteur secondaire qui sont davantage dans la transformation de la matière première produite par les jeunes de la 1ere catégorie. La troisième catégorie concerne les jeunes qu’on appelle » entrepreneurs à succès”, il s’agit des jeunes qui sont sur terrain depuis longtemps et qui n’ont pas attendu l’arrivée du PAEEJ et de la BIJE pour se lancer dans les affaires et qui ont besoin de l’impulsion.
Selon M. Manirakiza, à part la troisième catégorie, ceux de la première catégorie reçoivent des financements de départ de la part du PAEEJ et la deuxième catégorie reçoit un crédit qui n’est en réalité donné par le PAEEJ mais plutôt par les banques partenaires du PAEEJ dont la BNDE, la FENACOBU, la BIJE, la BIDF, et autres et le PAEEJ se contente uniquement de payer la garantie. Il a précisé par ailleurs que le PAEEJ organise l’encadrement ou un suivi régulier sur terrain pour ces projets financés, pour éviter que ces jeunes travaillent en perdant.
Concernant les défis rencontrés, le coordonnateur national du PAEEJ a fait savoir que le premier défi rencontré est que certains jeunes n’ont pas encore changé de mentalité pour comprendre que l’on peut devenir quelqu’un en étant dans l’entrepreneuriat. L’autre défi signalé c’est qu’on rencontre plus d’entrepreneurs par nécessité que d’entrepreneurs par vocation expliquant que cela a été remarqué quand le PAEEJ a donné un financement à un jeune et deux jours après, on l’ a retrouvé sur la liste de ceux qui demandent le stage du premier emploi .
Pour ces défis, le coordonnateur national du PAEEJ a conseillé aux jeunes de changer de mentalité, et saisir les opportunités et en tirer profit, car, a-t-il souligné ce n’est pas possible que tous les jeunes qui terminent leurs études trouvent un emploi de bureau ou de la part de la fonction publique.
Les jeunes ont été également exhortés à prendre leur avenir en main en prenant des engagements. Cette foire de l’innovation a été une occasion de les inviter à éviter l’auto- élimination et avoir confiance en soi pour entreprendre des initiatives pertinentes qui peuvent être appuyées par le PAEEJ. Il n’a pas manqué de signaler que les initiatives qui n’ont pas la chance d’être appuyées techniquement et financièrement par le PAEEJ peuvent être accueillies par d’autres acteurs partenaires. Ceux qui ont eu déjà des financements du PAEEJ ont été appelés à être responsables, à utiliser cet argent de façon rationnelle pour que le remboursement soit possible.
M. Nihimbazwe Olivier, un jeune innovateur et qui dispose déjà d’une entreprise de fabrication du chlore, un désinfectant d’eau, a salué toutes les initiatives du gouvernement du Burundi en matière de financement des projets des jeunes. Il a signalé comme défi, le fait que les produits issus des entreprises de ces jeunes ne sont pas appréciés positivement. Sur ce, il a demandé au gouvernement du Burundi de les aider à conscientiser la population burundaise à consommer les produits locaux. Aux jeunes, il a demandé de changer de mentalité, saisir des opportunités. Tandis que les jeunes qui ont reçu des expériences des autres pays ont été appelés à les partager aux autres jeunes.