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La gouvernance universitaire s’avère complexe en Afrique francophone

ByAdministrateur

Mar 22, 2023

BUJUMBURA, 22 mars (ABP) – La gouvernance  universitaire  s’avère complexe en Afrique francophone. Certaines institutions d’Enseignement Supérieur dont l’Université du Burundi  font face  à des défis multiformes qui ont besoin d’être relevés pour améliorer la gouvernance académique, a-t-on appris du Professeur Gélase  Nimbona, enseignant-chercheur à l’Université du Burundi (UB), à l’ occasion d’une conférence-débat organisée lors de la célébration de la Semaine internationale de la   Francophonie.

D’après Pr Nimbona, certaines institutions d’Enseignement Supérieur sont sans politique de recherche et mécanismes d’évaluation de la recherche. C’est le cas notamment de l’Université Abolou Moumouni de Niamey. D’autres institutions d’enseignement supérieur comme l’Université du Burundi,   ont des structures de gouvernance de la recherche, mais sans outils de gouvernance. Il y a encore d’autres qui ont  instauré des mécanismes de pilotage institutionnel, de gouvernance académique et de gouvernance de la recherche bien élaborés et qui peuvent servir de modèle pour d’autres. C’est  le cas de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), les universités publiques camerounaises, marocaines, béninoises et l’Université d’Ouagadougou, a-t-il précisé.

M. Nimbona note également que les réformes entreprises notamment au Burkina Faso, au Cameroun, au Maroc et au Sénégal sont nées de contextes particuliers de crise économique et sociopolitique, mais qu’elles ont été bien pensées et porteuses d’espoir pour la société. S’il y a des problèmes qui étaient spécifiques à tel ou tel autre pays, beaucoup de problèmes étaient partagés. Partout dans ces pays, les universités faisaient face aux problèmes de massification des effectifs et, partant, le taux d’encadrement d’étudiants qui dépassent les capacités des ressources disponibles avec comme conséquence la baisse de la qualité de l’enseignement et l’élasticité des années académiques.

Au Cameroun et au Burkina Faso s’ajoutaient le problème économique lié à l’ajustement structurel qui ne permettait pas de recruter de nouveaux enseignants ni de satisfaire aux besoins sociaux des étudiants qui demandait de gros budget, le chômage des diplômés des universités, les grèves des étudiants pour la revendication de plus de liberté et le maintien des avantages sociaux. Les mesures de redressement prises visaient de manière générale à décentraliser les universités pour faire face à l’explosion démographique et préserver la qualité à professionnaliser l’enseignement pour améliorer le rendement externe du système, à régionaliser pour ancrer les nouvelles universités dans leur réalité socio-économique, à accorder l’autonomie pédagogique et administrative des universités et des établissements d’enseignement supérieur, à améliorer l’efficacité de la gestion, à permettre une meilleure adaptation de l’offre de formation aux besoins spécifiques de l’environnement local, à favoriser l’innovation et le transfert des technologies et des savoirs innovants, etc.

La professionnalisation de l’enseignement figure aussi parmi  les projets récemment mis en œuvre au Burundi par l’AUF. Le responsable de l’AUF au Burundi, Pr Fulgence Nahayo note le projet « APPRENDRE », d’Appui à la professionnalisation de sept filières de six universités et  la création de Master en traduction et interprétariat à l’Université du Burundi ainsi que le projet  d’Appui à la professionnalisation des pratiques  enseignantes et au développement de ressources. Des mesures  pour  transformation ont été aussi enregistrées à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ces dernières ont porté essentiellement sur la création de l’Université Polytechnique de Thiès à partir des établissements déjà existants, le renforcement de l’autonomie et la responsabilisation de nouvelles entités pour leur meilleure insertion dans leur environnement régional et socio-économique. Ces mesures visaient aussi à désengorger l’UCAD, permettre un accès facile à l’Enseignement Supérieur dans les régions et obtenir une distribution adaptée des formations à travers les territoires sénégalais.