BUJUMBURA, 14 juin (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR) a organisé mercredi le 14 juin 2023 à Bujumbura, une conférence, à l’endroit des parlementaires, des cadres de la présidence de la République, des représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités à Bujumbura, autour du thème : » La connaissance de la vérité historique et culturelle pour la paix et la réconciliation véritables au Burundi. »
Dans son exposé, le conférencier du jour, prof Jean Bosco Manirambona, a d’abord rappelé que le Burundi ancien ou d’avant la colonisation (1928-1930) était épargné des identités ethniques. Au niveau de la cour royale se retrouvait des burundais de diverses appartenances clanique (comme les Benengwe Bashubi, les Bajiji,les Bahanza, et autres ) et la société burundaise était harmonieuse, moins divisée, moins conflictuelle .
C’est avec les années 1940 que les textes normatifs de la Belgique ont créé des classes sociales et des barrières ethniques entre les citoyens burundais pour semer la haine et la division tout en associant les traits physiques aux traits ethniques.
Manirambona a aussi fait remarquer que tous les livres d’histoire du Burundi qu’on utilise aujourd’hui ont été écrits par les colonisateurs.
Pour cette raison, il a évoqué la nécessité de réécrire l’histoire du Burundi comprise et intégrée par tous les burundais, expliquant que l’histoire qu’on enseigne aujourd’hui, a tendance à faire oublier aux Burundais que le Burundi a connu dans le passé, une histoire de paix et de cohésion communautaire. Il a profité de cette occasion pour demander à la population burundaise que pour sauver la paix, bâtir une réconciliation véritable, il faut revenir à la notion de cohésion communautaire. Selon lui, »Pour léguer une société pacifique aux enfants burundais, on doit leur inculquer la notion d’appartenance à la nation burundaise partagée par tous les burundais. »
Le président de la CVR, ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a d’abord invité aux participants de lire l’ouvrage d’Amin Maalouf intitulé » Les identités meurtrières « , document qui montrent comment les conflits naissent des identités ethniques, sociales, claniques et autres catégories. Il a saisi de cette occasion pour préciser que les enquêtes et les rapports de la CVR contribueront à la réécriture de l’histoire la mieux partagée, expliquant que les » Burundais ont consommé des mensonges pendant plus de 50 ans, et que ces mensonges ont tués le Burundi ». Il a invité tous les burundais de se libérer des identités meurtrières que les colonisateurs ont collé sur eux. Il les a appelés aussi à éviter le mensonge, promouvoir la vérité qui est la seule à libérer le pays.
Les participants à ladite conférence ont soutenu l’idée de réécrire l’histoire du Burundi pour que l’histoire du Burundi qui reste flou, soit connue, et pour que tous les Burundais aient une vision commune sur l’histoire du Burundi. Ceux qui étaient présents à la séance ont aussi soutenus l’idée d’éradiquer les identités ethniques pour promouvoir l’identité nationale, expliquant que les identités ethniques sont des instruments de manipulation que certains utilisent pour leurs propres intérêts.
Etaient également présents à cette rencontre, les représentants des confessions religieuses, des partis politiques, et ceux des commissions spécialisées.