GITEGA, 27 juin (ABP) – Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Sanctus Niragira, a répondu lundi le 26 juin 2023, à Gitega (centre du pays), aux questions orales des sénateurs. Il a été appelé pour s’exprimer sur la situation des récoltes de la saison culturale B 2023.
Selon M. Niragira, la récolte en question a été bonne, citant entre autres les céréales (maïs, riz) et les légumineuses (haricot, petit poids). Il a précisé que la province de Kirundo (nord du pays) a renoué avec sa place légendaire d’être le grenier du pays.
Il a saisi l’occasion pour informer aux élus du peuple que la population agricole a été sensibilisée sur la gestion rationnelle des récoltes pour éviter qu’elle ne tombe dans la famine. Pour marteler son propos, il a indiqué que la sensibilisation est centrée sur le stockage dans des hangars connus, ajoutant que, prochainement, il y aura la fixation des prix de ces produits alimentaires pour baliser la spéculation à la hausse par des commerçants.
Par ailleurs, le ministre Niragira a révélé les stratégies d’augmentation de la production agricole envisagées. Il en a évoquées, à cet effet, l’encouragement du partenariat public-privé, la sensibilisation de la population ayant des propriétés agricoles riveraines sur l’intérêt de leur mise en commun. Cela va faciliter l’encadrement agricole et la fourniture des intrants agricoles (engrais minéraux et produits phytosanitaires), a-t-il renchéri. M. Niragira a aussi informé la volonté de certains membres de la diaspora désireux d’investir dans le secteur agricole.
Les sénateurs ont émis également la volonté de contribuer à l’augmentation de la production agricole. Au ministre Niragira, ils ont réitéré leur demande d’un terrain de leur coopérative de production du thé, dans la zone Ryarusera, en commune et province Muramvya.
Dans son intervention, le président du sénat burundais, M. Emmanuel Sinzohagera, a prodigué des recommandations visant le développement agricole à l’invité de la chambre haute du parlement. Il lui a demandé notamment de faire le suivi des conventions en matière agricole signées entre le Burundi et les organisations bilatérales ou multilatérales, d’éradiquer les commissionnaires qui s’interposent dans la vente du café et du thé burundais sur l’échiquier international, de favoriser les jeunes évoluant en coopérative agro-pastorale lors des formations de renforcement des capacités, de moderniser les usines SOSUMO (société sucrière du Moso) et l’OTB (office du thé du Burundi), de dissocier les terres réservées aux cultures vivrières à celles destinées aux cultures de rente.
Face au manque criant du marché d’écoulement de l’urine de lapin qui jouerait, à la fois, le rôle de fertilisants et de celui de produits phytosanitaires, M. Sinzohagera a demandé au ministre Niragira de donner l’instruction à l’ISABU de faire une recherche scientifique sur l’urine en question pour dégager en quoi elle est utile.
Le président du Sénat a également émis une recommandation de moderniser l’ISABU pour qu’il réponde effectivement aux besoins de la population et lui faire entrer en partenariat avec les centres de recherches locaux et internationaux.