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Le ministre de la santé publique invité à s’investir pour arrêter la fuite des médecins vers l’étranger

ByAdministrateur

Sep 25, 2023

BUJUMBURA, 20 sept (ABP) – Les élus du peuple ont demandé avec insistance au ministre de la santé pourquoi il s’observe des départs des médecins à l’étranger et ce que le ministère de la santé compte faire pour arrêter ces mouvements.

Cette inquiétude a été soulevée mardi le 19 septembre 2023, lors d’ une séance de questions orales à l’endroit du ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, en rapport avec les audits de performance réalisés par la Cour des comptes dans les hôpitaux de Cibitoke, Muramvya, Muyinga et Rumonge pour la période 2018- 2022

La ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida, Dr Sylvie Nzeyimana a répondu que cette question préoccupe beaucoup le ministère et qu’il est en train d’y réfléchir pour voir si des solutions peuvent être trouvées. Le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe a quant à lui proposé d’établir un traitement spécial des médecins pour arrêter ces mouvements, expliquant que leur départ est une grande perte pour le pays.

.  Le  président de la commission permanente des comptes publics, des finances, des affaires économiques et de la planification, Hon. Nestor Ntahontuye a rappelé que, selon l’article 183 de la constitution de la République du Burundi, la Cour des comptes est chargée d’examiner, de juger et de certifier les comptes de tous les services publics. Ladite commission a fait une analyse des dits rapports, afin d’émettre des observations et formuler des recommandations. Selon l’honorable Ntahontuye, les rapports réalisés par la Cour des comptes se focalisent principalement sur la description de l’état des prestations des services de soins, de la gestion des ressources humaines et leurs effectifs, des locaux, des équipements médicaux et la sécurisation des biens des hôpitaux audités.

Du point de vue de l’adaptation des locaux aux services des soins et la gestion des équipements médicaux, la Cour des comptes a soulevé que pour certains hôpitaux, il y a un manque de salle de réveil, les chambres d’hospitalisation en mauvais état, le manque de mécanisme d’éclairage, l’insuffisance des latrines, le manque d’eau et de clôtures, l’insuffisance ou mauvais état des équipements.

Ces élus  du peuple ont aussi précisé que le rapport de la Cour des comptes de certains hôpitaux montre qu’il y a des patients hospitalisés qui s’évadent, ce qui impacte négativement sur la santé de la population et occasionne un manque à gagner pour les hôpitaux. En guise d’exemple, de janvier à juin, 2021, il y a eu 189 cas d’évasion à l’hôpital de Muramvya. De mai 2021 à juillet 2022, il y a eu 64 cas d’évasion à l’hôpital de Cibitoke. De 2018 à 2021, il y a eu 29 cas d’évasion à l’hôpital de Muyinga.

Ils ont demandé au ministre de la santé publique le pourquoi de ces évasions et ce que le ministère compte faire pour les diminuer.

La ministre Nzeyimana a répondu que les cas d’évasion sont imputables aux factures élevées des coûts des prestations en hospitalisation pour les patients qui n’ont pas souscrits à aucune mutualité de santé ou à la CAM. C’est pour cela qu’une fois leur santé améliorée, ils préfèrent s’évader. Pour diminuer ces cas, la clé se trouve dans la mise en œuvre effective de la stratégie nationale de protection sociale qui mène le pays vers la couverture sanitaire universelle. Cela suppose que tous les citoyens disposent d’une assurance maladie.

Concernant le manque ou le mauvais état des ambulances, elle a fait savoir que le ministère a pris en main cette question et qu’il compte les augmenter, précisant que 100 ambulances sont prévues dont 50 en commande pourraient arriver au début du mois d’octobre.

S’agissant des hôpitaux communaux qui fonctionnent comme des Centres de santé avec un seul médecin qui joue à la fois le rôle de médecin directeur et de médecin traitant, la ministre a répondu que le problème est connu. Elle a expliqué que l’hôpital communal est à ses débuts et que l’on va renforcer les ressources humaines progressivement.

Les députés ont proposé d’équiper les hôpitaux communaux et de les doter des professionnels soignants capables d’utiliser ou de manier les appareils médicaux pour le bien être de la population burundaise.

Concernant la lenteur des services ou le non octroie des services aux patients en situation d’urgence dans les hôpitaux publics comparativement aux hôpitaux privés,  elle a signalé que l’on va mettre de l’ordre et appliquer des sanctions aux défaillants.

Les députés ont aussi proposé la régulation des prix des médicaments dans les pharmacies et dans les structures sanitaires, expliquant que le désordre se manifeste dans la vente de ces produits.

Les députés ont aussi indiqué qu’il y a des  pharmacies ou des  structures sanitaires qui  octroient des médicaments périmés surtout pour la population analphabète. À cette question, la ministre a répondu qu’une fois attrapées, ces dernières seront fermées. Elle a demandé aux députés de les  dénoncer.

Ils ont aussi demandé au ministère d’organiser les États généraux de la santé pour pouvoir analyser toutes les questions y relatives.

Vue partielle des députés