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La CVR est appelée à tout faire pour que les veuves de 1972-1973 soient rétablies dans leurs droits

ByAdministrateur

Avr 9, 2024

BUJUMBURA, 5 avr (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR) a organisé jeudi, le 4 avril 2024, une conférence autour du thème : » Les violences faites aux femmes pendant le génocide de 1972-1973.  » Ladite conférence a connu la participation des cadres de la présidence de la République, ceux de la primature, les parlementaires, les représentants des différents ministères, les représentants de la société civile, les associations des jeunes et des femmes et autres.

A cette occasion, le président de la CVR a fait savoir que les enquêtes qui ont été menées par ladite commission ont montré que lors du génocide de 1972 – 1973, de nombreuses femmes et filles ont été violées après avoir tué leurs maris ou leurs  pères.  Selon lui, la plupart de ces dernières ont eu des grossesses non désirées. Comme conséquences, la CVR a constaté des veuves qui ont des enfants de pères différents, c’est à dire les enfants du premier mari hutu tué et ceux nés de la violence sexuelle qui sont des tutsis. Les deux catégories d’enfants d’une mère violée se retrouvent dans une même famille et sont obligés de partager le même lopin de terre, ce qui peut même engendrer des conflits, a précisé amb.  Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR.

Par ailleurs, la plupart des veuves de 1972  ont été dépouillés de leurs biens dont les maisons, meubles et immeubles, les véhicules, les comptes bancaires, les propriétés foncières et autres. Ces femmes n’avaient pas aussi le droit de faire le deuil pour les leurs qui ont été tués.

Après ce discours, le président de la CVR a visionné un film documentaire montrant des témoignages de femmes qui ont été violées pendant cette période.

Lors des échanges, les participants à cette réunion ont félicité et encouragé la CVR pour les activités déjà réalisées. Ils lui ont demandé d’aider les veuves qui avaient des maris fonctionnaires de l’État à bénéficier leur pension et la  mutuelle de la fonction publique pour se faire soigner, expliquant qu’il y’en a qui n’ont pas encore été rétablies dans leurs droits. Les participants ont aussi demandé que les veuves de 1972-1973 soient indemnisées et que leurs biens spoliés soient remis.  Les participants à cette rencontre  ont aussi demandé si les recommandations de la CVR déjà approuvées au niveau du parlement sont en train d’être mis en œuvre.

Réagissant à ces interrogations, le président de la CVR a indiqué que concernant la remise des biens spoliés des veuves de 1972 et  leur indemnisation, la CVR attend la nouvelle loi qui est sur la table du parlement qui confie à la CVR, les anciennes activités de la CNTB.

Pour d’autres suggestions comme l’octroi des pensions et de la mutuelle de la fonction publique, la prise en charge médicale gratuite pour d’autres veuves qui avaient des maris non fonctionnaires  et autres, le président de la CVR a signalé que cette commission va faire un rapport et transmettre ces doléances aux autorités compétentes.

Il a profité de cette occasion pour demander à tous les participants, d’être des ambassadeurs de la CVR auprès des décideurs. Il a aussi précisé que la CVR ne dispose pas de moyens financiers et du personnel suffisants pour bien accomplir sa mission.