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Commémoration du 29ème anniversaire des massacres des étudiants hutus commis dans différents campus de l’Université du Burundi

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Juin 13, 2024

BUJUMBURA, 11 juin (ABP) – L’Université du Burundi, en collaboration de l’association ZIRIKANA UB-95, a organisé mardi le 11 juin 2024, à Bujumbura, une conférence-débat à l’occasion de la commémoration du 29ème anniversaire des massacres des étudiants hutus commis par des étudiants tutsis le 11 juin 1995.

A cette occasion, différents exposés ont été présentés par différentes personnalités qui ont vécu ces évènements, dont M. Sébastien Ntahongendera, membre de l’association ZIRIKANA UBU-95.

Au cours de son exposé, M. Ntahongendera a rappelé les faits qui se sont produits aux différents campus de l’Université du Burundi avant le 11 juin 2024. Avant cette date, a-t-il relaté, les étudiants de l’ethnie hutue et ceux de l’ethnie tutsie se regardaient en chien de faïence dans le restaurant de l’Université du Burundi et même après la restauration. Aussi, a-t-il poursuivi, il se remarquait un rapport d’amour de haine matérialisé par les deux chaînes de la honte (chaîne destinée aux étudiants hutus et celle destinée aux tutsix) au restaurant universitaire.

Vue partielle des participants

D’autres faits qui se sont produits, a-t-il signalé, sont l’accusation d’une étudiante de détenir une arme qui s’appelait mortier, l’emprisonnement d’une étudiante du nom de Félicité qui rentrait au campus et qui a été accusée de posséder des médicaments pour entretenir la rébellion. Les étudiants tutsis ont ainsi commandité une fouille dans les campus.

Un autre fait concernait l’interdiction des étudiants hutus d’aller au restaurant universitaire après 19 heures. Craignant pour leur sécurité, ces derniers se sont résolus à quitter les différents campus car tous ces faits prouvaient la provocation à leur égard.

  1. Ntahongera a indiqué que les ethnies existent au Burundi et qu’il faut les utiliser de façon à construire le pays.

Quant au doyen de la faculté des Sciences de l’ingéniorat, M. Abraham Niyongere, il a exposé sur la notion de l’amour. D’après lui, ces étudiants ont manqué d’amour véritable, ce qui les a poussés à commettre cet acte ignoble en tuant leurs frères de l’ethnie hutue. Le fait d’être d’ethnie différente ne signifie pas qu’on est ennemis car, a-t-il précisé, tous les hommes sont créés à l’image de Dieu. Il a aussi interpellé les participants de s’aimer les uns, les autres, signifiant que chaque ethnie est utile à l’autre.

Dans son intervention par rapport au concept d’ethnie, M. Pierre Claver Ndayicariye, présent à cette cérémonie, a indiqué que les ethnies ne tuent pas, mais que c’est l’homme qui tue. Il a demandé aux professeurs d’universités d’inculquer aux étudiants la culture de dire la vérité car, a-t-il estimé, libérer la parole, c’est libérer un peuple.