BUJUMBURA, 2 fév (ABP) – L’Ombudsman du Burundi, Aimée Laurentine Kanyana a présenté jeudi le 1 février 2024, devant l’Assemblée nationale, le rapport annuel de ces activités pour la période du 22 Novembre 2022 au 31 Décembre 2023.
Mme Kanyana a fait savoir que pour bien accomplir les missions qui lui ont assignées, elle a organisé des séances de sensibilisation à travers le pays en vulgarisant les dispositions constitutionnelles et la loi qui régissent l’institution. Une telle vulgarisation, a-t-elle informé, a été faite à travers les réunions administratives et les médias. L’importance de cette action, souligne-t-elle, était de susciter l’intérêt de l’institution au sein de la population. Auprès des services et institutions publics, son importance était d’informer en amont la population sur le mode de saisine de l’Ombudsman. Elle a rassuré que le résultat de ces activités de vulgarisation a été satisfaisant, ajoutant que l’institution a connu un recours massif de la population à ses services.
En effet, Mme Kanyana a rappelé que la première mission de l’institution de l’Ombudsman est d’assurer la médiation entre l’administration et les citoyens. C’est ainsi que l’institution a reçu et examiné les plaintes, mené des enquêtes et assuré la médiation entre certaines administrations publiques et les citoyens qui s’estimaient lésés par ces dernières. Parmi les plaintes reçues, certaines aboutissent à une médiation, soit directement, soit après analyse et traitement au sein des départements.
L’Ombudsman a fait savoir qu’à partir du 22 novembre 2022 au 31 décembre 2023, l’institution de l’Ombudsman a enregistré 1101 dossiers de plaintes. 191 dossiers de plaintes ont été reportés de 2022 et ont fait objet d’analyse au cours de l’année 2023. Parmi tous ces dossiers traités en 2023, 1194 sont clôturés et 98 sont en cours de traitement. En incluant la dimension genre, pour les dossiers judiciaires surtout les dossiers fonciers, sur 1235 dossiers, 185 ont été présentés par des femmes soit 14,9% et sur 57 dossiers dans le domaine administratif, 12 ont été présentés par les femmes également soit 21%, a-t-elle signalé.
Concernant la séance de recueil et d’écoute des doléances des citoyens, Mme l’Ombudsman a pu organiser plusieurs audiences et a constaté que les préoccupations des citoyens portaient principalement sur les décisions judiciaires. Il s’est observé des injustices, les manœuvres dilatoires lors du traitement des dossiers. Les plaintes étaient essentiellement liées au fonctionnement de la justice et aux litiges fonciers impliquant l’administration. De ce fait, Mme Kanyana en a profité pour lancer un appel aux juridictions de bien administrer la justice.
A partir des dossiers traités dans le cadre de la médiation, l’institution de l’Ombudsman a recueilli beaucoup d’informations et acquis une grande expérience sur les problématiques de la société burundaise qui peuvent constituer des obstacles au cheminement vers la vision du Burundi 2040-2060. Dans ce cas, elle a initié un grand programme de sensibilisation de la population en général et des responsables administratifs œuvrant dans différents secteurs de la vie nationale, en particulier pour qu’ils assument leurs fonctions en tant que leaders pleinement responsables.