BUJUMBURA,14 juin (ABP) – Le délégué de l’Union européenne l’ambassadeur Claude Bochu en compagnie de l’assistant du ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, le Dr Onesphore Nzigirabarya et de l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, Alain Van Gucht a lancé officiellement lundi à l’hôpital de district de Kabezi en province Bujumbura (ouest du Burundi), la troisième phase du Programme d’appui au système de santé au Burundi (PASS)-Amagara mu Muryango. Ce programme est financé par l’UE depuis 2016 et appuie en premier lieu la politique phare du gouvernement du Burundi de gratuité des soins au bénéfice des femmes enceintes, celles qui accouchent et des enfants de moins de 5 ans, a indiqué l’ambassadeur délégué de l’UE, Claude Bochu. Il a précisé que le programme est financé à hauteur de 48,5 milliards d’euros par l’UE et que le gouvernement belge va y ajouter dans un délai d’un mois 6,1 milliards d’euros.
Le cœur de ce programme mis en œuvre par l’Agence de développement belge Enabel est l’appui à la gratuité des soins couplée au financement basé sur la performance et ce programme qui s’étend sur 4 ans a pour objectif principal de contribuer à une couverture sanitaire universelle à travers le renforcement de l’accès durable aux services de santé de qualité et à l’amélioration de la qualité des soins en particulier en matière de santé maternelle, néonatale, infantile et des adolescents a-t-il ajouté. Il a révélé que l’une des priorités que l’UE s’est fixée pour des actions de coopération, en accord avec les autorités du Burundi est l’amélioration de la santé des populations et le secteur de la santé est confirmé comme prioritaire dans la nouvelle phase de programmation de la coopération de l’UE avec le Burundi pour la période de 2021-2027.
Selon l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, l’ambassadeur Alain Van Gucht, cette nouvelle phase du programme Amagara mu Muryango sera non seulement construite dans la continuité des deux phases précédentes mais également des projets de l’UE et des projets de la coopération bilatérale belge.
La 3ème phase a comme objectifs d’atteindre en 4 résultats importants à savoir l’accessibilité, l’amélioration de la qualité, l’amélioration de la gouvernance communautaire et l’accompagnement stratégique au dialogue sectoriel en vue de la couverture universelle.
Le PASS, a-t-il poursuivi, appuiera progressivement les activités de renforcement de compétences et de capacités au niveau central dans son plan d’actions et l’objectif final de cet appui est de créer les conditions de gestion autonome par le ministère de la Santé des financements internes et externes. Il a réitéré une fois de plus sa disponibilité à poursuivre cette relation fructueuse de synergie et de complémentarité.
L’assistant du ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, le Dr Nzigirabarya a remercié la délégation de l’UE d’avoir répondu à l’invitation à la séance du lancement de la 3ème phase du PASS et de la signature de la convention de contribution à travers l’outil du financement basé sur la performance signalant que depuis la législature de 2020,la santé publique a été encore une fois placée parmi les six axes prioritaires du gouvernement du Burundi par la plus haute autorité du pays.
Ainsi, une décentralisation des services de soins de santé va s’étendre jusqu’aux postes de soins de santé au niveau de chaque colline du pays passant par les hôpitaux communaux. Il a signalé que la réalisation des activités prévues dans les deux premières phases a permis d’atteindre un certain nombre de résultats intéressants. A titre d’exemple, le nombre moyen de jours de rupture de stock pour médicaments traceurs est passé de 22,2 jours en juillet 2016 à 2,6 jours en avril 2022; le taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié est passé de 74% en 2016 à 81% en 2021.
En 3ème phase du PASS, le Dr Nzigirabarya a révélé que le financement de cette enveloppe d’environ 50 milliards de francs burundais (48,5 millions d’euros), une partie soit environ 80% sera consacrée au remboursement des prestations dans le cadre du FBP-gratuité. Il a fait savoir que le gouvernement du Burundi à travers le ministère de la Santé apprécie positivement cette transition vers la couverture sanitaire universelle pour le programme d’appui au système de santé à travers le financement basé sur les performances ajoutant que les objectifs mentionnés cadrent bien avec les orientations du ministère ayant en charge la santé.
Il a terminé son discours en remerciant l’UE et ses États membres dont la Belgique pour leur appui technique et financier continu au système de santé.