BUJUMBURA, 9 nov (ABP) – Le président de l’organisation Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (PARCEM), M. Faustin Ndikumana, a animé le mercredi 9 novembre 2022, dans les enceintes de ladite organisation, une conférence de presse au cours de laquelle il s’est exprimé sur une éventuelle feuille de route pour redresser la situation économique du Burundi, a constaté l’ABP sur place.
De prime abord, le président de l’organisation PARCEM a indiqué à la presse qu’il s’observe une inflation extrême avec une pauvreté remarquable où les personnes vulnérables augmentent de plus en plus. La classe moyenne constituée par les fonctionnaires de l’Etat est aussi touchée, a-t-il ajouté.
Il a également indiqué qu’il s’observe le chômage des jeunes, la rareté des devises qui continue avec la perturbation de l’approvisionnement en produits de première nécessité, les infrastructures vétustes dues à un manque de financement, telles que les ponts et les routes, qui ne peuvent pas garantir une croissance économique pouvant inverser la tendance.
Pour sortir de cette situation, M. Ndikumana a proposé à travers cette feuille de route qu’il y ait la nomination de trois commissions de haut niveau pour se pencher sur un groupe de questions spécifiques.
Il a précisé que la première commission se pencherait sur le recouvrement de la cohésion sociale, le passé douloureux, l’espace politique et les élections, la corruption et les malversations économiques. Il est nécessaire d’adopter une politique de lutte contre la corruption où les gens doivent répondre à leurs actes, y compris ceux qui sont attrapés en train de détourner le denier public, a-t-il proposé.
Selon M. Ndikumana, l’interférence institutionnelle est l’un des défis qui bloquent l’efficacité institutionnelle de l’Etat.
Quant à la gestion des ressources humaines, le président de l’organisation PARCEM a proposé qu’il y ait de l’expertise dans la gestion des projets et une recherche scientifique.
Il a, par ailleurs, souligné que le militantisme ne devrait pas continuer à peser sur la nomination des gens dans des postes techniques qui doivent incarner l’efficacité et l’efficience gouvernementale.
M. Ndikumana a proposé l’adoption de la stratégie de mobilisation des ressources extérieures telles que l’aide, l’accès à un emprunt à l’extérieur comme d’autres pays, les investissements directs étrangers et le partenariat public-privé.
Selon toujours lui, l’évaluation de la gouvernance budgétaire revêt une importance capitale. Cette évaluation de la gouvernance budgétaire est possible si on accorde un budget suffisant à la cour des comptes qui, à son tour, va évaluer les institutions publiques sur la gestion des fonds publics.
La deuxième commission dont on parle se pencherait sur les potentialités du Burundi tout en identifiant le secteur porteur de croissance qui tirerait le Burundi de la pauvreté et en définissant le rôle des acteurs tels que l’Etat et le secteur privé. Chacun doit se placer dans le secteur où il va créer une valeur ajoutée, a souligné M. Ndikumana.
La troisième commission est chargée de faire l’évaluation et le partage des dividendes. Cette évaluation doit se faire dans tous les domaines de la vie du pays, a-t-il expliqué.
Après ces commissions, il faut alors établir des recommandations et organiser les états généraux des forces vives pour apprendre, valider et avoir un document unique de vision nationale, qui devrait être approuvé par le gouvernement pour une mise en œuvre effective de ces recommandations, a indiqué le président de l’organisation PARCEM, qui a conclu en proposant la révision budgétaire très prochainement pour adapter l’affectation budgétaire aux défis bien identifiés et qui seraient plus prioritaires.