BUJUMBURA, 24 sept (ABP) – Le chef de l’Etat Burundais, Evariste Ndayishimiye qui participe depuis lundi le 20 septembre, à la 76ème session ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies, a adressé jeudi le 23 septembre 2021, un discours devant cette assemblée pour lui faire part de la situation politico-économico-sécuritaire qui prévaut dans le pays.
Du coté socio-économique, le chef de l’Etat a fait savoir que le Burundi, comme d’autres pays, ne peut pas faire un pas vers le développement sans résoudre des questions de la santé, de l’éducation, de gestion des groupes particuliers comme les jeunes, les femmes, les personnes vulnérables et les déshérités.
Dans le secteur de la santé, la pandémie de la Covid-19 qui s’ajoute à d’autres maladies qui font rage comme la malaria, le VIH/Sida, la tuberculose et d’autres, préoccupe le gouvernement du Burundi.
S’agissant de la pandémie de la Covid-19, “depuis l’apparition des premiers cas, le Burundi a pris des mesures de prévention et de riposte à cette pandémie et toutes nos stratégies ont permis de maintenir la positivité des tests à un taux inférieur à 3% et d’éviter de grandes incidences des formes graves”.
Cependant, la complexité du virus interpelle toutes les nations du monde à plus de recherche et d’ingéniosité pour trouver une solution solidaire, collective, durable voire même définitive à cette pandémie qui perturbe l’humanité toute entière, a dit le chef de l’Etat.
Dans le même ordre d’idées, il a également fait appel à la solidarité internationale pour secourir les burundais des autres maladies qui entravent leur action pour le développement économique. C’est dans ce cadre, selon lui que le gouvernement du Burundi met en œuvre sa politique de gratuité de soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes qui accouchent dans les structures sanitaires publiques. Il a souligné que le gouvernement est engagé à doter à chaque commune d’au moins un hôpital pour assurer des soins de proximité à toute la population burundaise.
Pour ce qui est du développement économique effective, la priorité est d’abord la sécurité alimentaire, selon le président Ndayishimiye. “notre pari est que chaque bouche ait à manger, et chaque citoyen ait des revenus lui permettant de subvenir aux autres besoins de base.” C’est ainsi que l’Etat du Burundi s’est engagé à soutenir les coopératives locales en ligne de combat contre la pauvreté sur toutes les collines du pays. Cette politique fait du Burundi un des rares pays qui n’importent pas de denrées alimentaires, a dit le chef de l’Etat.
Parlant de l’éducation qui est une autre priorité du pays, le président Ndayishimiye s’est réjoui que l’éducation pour tous est inscrite dans l’agenda des NU et que le Burundi en trouve une condition sine qua none du programme de développement durable. “Nous avons d’abord assuré la gratuité de l’enseignement fondamental pour permettre à chaque enfant d’aller à l’école quelle que soit sa situation sociale. C’est dans ce même ordre que nous avons décidé d’installer une infrastructure scolaire à chaque colline de recensement et des centres d’enseignement des métiers. Nous nous attelons maintenant à réformer le système éducatif pour en faire un enseignement technique et professionnel, ce qui permettra de créer une jeunesse techniquement capable d’être polyvalente dans l’exercice des activités économiques dans tous les secteurs”, a-t-il dit.
Quant à la protection sociale, a souligné le chef de l’Etat ; il s’agit de la mise en jeux des questions de l’employabilité des jeunes et des femmes et de l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de vulnérabilité.
Pour ce faire, tout en incitant les jeunes à faire preuve d’imagination pour initier des projets de développement, le Burundi a lancé un vaste programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes en plus de la création de la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE), et la Banque d’Investissement pour les Femmes.
En outre, en vue d’atteindre ses objectifs en rapport avec la création d’emploi et le développement, l’Etat du Burundi, via le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA), offre une partie des garanties aux projets rentables initiés et gérés par les jeunes et les femmes.
En plus de ces axes cités, le Burundi a mentionné le rapatriement des réfugiés et la prise en charge des retraités.
Grâce à la paix et la sécurité retrouvées, les réfugiés burundais, y compris les acteurs politiques, rentrent massivement et sont accueillis avec amour et dignité, a-t-il souligné, ajoutant que de juillet 2020 à nos jours, plus de 75.000 réfugiés sont rentrés volontairement en plus de 50.000 qui n’ont pas passé par les organismes spécialisés de l’ONU.
Quant aux retraités, l’objectif principal est de prendre en charge des personnes âgées en général, en assurant leurs soins médicaux et en améliorant leur pension.
Le chef de l’Etat a par ailleurs informé l’assemblée générale des Nations Unies que pour redonner l’espoir à tous les citoyens dans l’ensemble, le gouvernement a lancé cette année, un programme national de capitalisation de la paix, de la stabilité sociale et de la promotion de la croissance économique. Il espère que ce programme va bénéficier de l’appui de tous les partenaires au développement du Burundi pour booster le développement socio-économique, capitaliser la paix et assurer aux citoyens un Burundi d’espoir après de longues périodes de conflit.
Un autre axe auquel le Burundi attache une grande importance est la protection de l’environnement, avec son adhésion à une vingtaine de conventions internationales y relatives, selon le chef de l’Etat.
Dans ce contexte, le Burundi met tout en œuvre pour mobiliser les moyens de financement des projets liés à la biodiversité, à la dépollution des eaux, à la protection des sols, à la protection de la couche d’ozone et des polluants organiques, à travers notamment son projet ambitieux : « Ewe Burundi urambaye », qui signifie le Burundi couvert dans sa totalité.
Sur le plan diplomatique et de coopération, il a souligné que le Burundi s’est engagé à normaliser et à promouvoir ses relations d’amitié et de coopération avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, et à retrouver la place qui lui revient dans le concert des Nations.
A ce sujet, “Mon pays salue encore une fois la décision historique du Conseil de sécurité des Nations Unies et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, de retirer le Burundi de leurs agendas politiques en guise de reconnaissance du retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité durable dans le pays. De même, le Burundi se félicite des progrès déjà atteints dans le processus de normalisation de ses relations d’amitié et de coopération avec l’Union Européenne et ses Etats membres à travers un dialogue politique mené dans un esprit constructif et respectueux entre les deux parties”, a-t-il ajouté.
Au niveau continental, le président Ndayishimiye se réjouit que le Burundi a ratifié l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), dont l’objectif ultime est d’intégrer, à terme, l’ensemble des 55 Etats de l’Union Africaine au sein d’un même bloc de libre-échange.
Tout cela pour répondre aux aspirations énoncées dans l’agenda 2063 visant à créer un marché continental avec la libre circulation des personnes, des biens et services qui sont essentiels pour le renforcement de l’intégration économique. “Pour cela, le Burundi, avec la Tanzanie et la République Démocratique du Congo, nous sommes sur une meilleure voie en initiant le projet de chemin de fer qui va relier le port de Dar-Es-Salam au Burundi et à l’Est de la RD Congo”.
En terminant son propos, le chef de l’Etat a souligné que le Burundi soutient l’action concertée du secrétaire général de l’ONU pour promouvoir la réforme des Nations Unies afin de revitaliser cette organisation commune et la rendre plus efficace, plus efficiente, plus redevable et plus proche des populations du monde. Et d’ajouter que le Burundi accueille avec enthousiasme son rapport sur l’agenda commun qu’il considère comme le point de départ des efforts conjoints. “Dans ce cadre, étant le seul continent non représenté dans le groupe des membres permanents du Conseil de sécurité et sous-représenté dans la catégorie des membres non permanents, l’Afrique continue de subir l’injustice historique d’exclusion dans cet organe extrêmement important pour nous tous,” a souligné le chef d’Etat Burundais.