KAYANZA, 28 oct (ABP) – Les femmes de la province Kayanza (nord du Burundi) ne sont pas suffisamment représentées dans différents secteurs. Cela a été dit mercredi par Mme Théodosie Karikurubu, représentante provinciale du forum des femmes, à l’occasion d’une réunion organisée par l’administration provinciale de Kayanza conjointement avec GLID et Care international à l’intention des femmes élues, des responsables administratifs et des leaders communautaires sur les défis de la femme, a-t-on appris sur place.
Au cours de cette réunion, la représentante provinciale du forum des femmes à Kayanza a précisé que les femmes de cette province ne sont pas suffisamment représentées dans différents secteurs. S’appuyant sur les données provenant des élections générales de 2015 et celles de 2020, elle a signalé que quatre femmes contre 5 hommes ont été élues en 2015 en tant qu’administrateurs des communes tandis qu’elles ne sont que 3 aujourd’hui. Durant cette même période, 94 femmes contre 199 hommes ont été élues membres des conseils communaux en 2020 alors qu’elles étaient au nombre de 45 en 2015.
Concernant les élections des conseils collinaires, seules 14 femmes représentent les collines sur les 262 que compte la province Kayanza alors qu’en 2015, elles étaient au nombre de 23. Toutefois, les femmes qui représentent aujourd’hui la province Kayanza à l’Assemblée nationale sont au nombre de deux alors que seule une femme était élue députée en 2015 sur un effectif total de 8 députés élus en cette province.
Mme Karikurubu attribue ce faible taux de représentativité et de participation aux instances de prise de décision, à l’auto discrimination et à certains hommes qui constituent une entrave à leurs épouses. Une autre cause est que, selon Mme Karikurubu, les femmes et filles ne participent pas activement et physiquement dans les partis politiques en plus du bas niveau d’études.
Sur fond de toutes ces causes précitées, le chef de cabinet du gouverneur de Kayanza, M. Vianney Ndikumana, a interpellé les femmes à adhérer massivement dans les formations politiques et dans les associations et coopératives d’auto développement et à en découdre avec les coutumes et mœurs burundaises qui enfreignent aux droits de la femme.
Il a également demandé aux femmes de dénoncer les défis auxquels elles font face et de sensibiliser davantage leurs filles à aimer l’école. De plus, le chef de cabinet du gouverneur de Kayanza a recommandé aux femmes de Kayanza de s’estimer mutuellement surtout qu’elles représentent une grande partie de la population.