BUJUMBURA, 16 juin (ABP) – Les Etats généraux de l’éducation édition 2022 qui se tiennent à Bujumbura du 14 au 16 juin 2022, se sont poursuivis mercredi et les participants ont suivi un panel qui a été animé par deux professeurs d’université, deux anciens ministres de l’éducation, Dr Saidi Kibeya et Gaspard Banyankimbona et un syndicaliste.
Le thème de ce panel était « Un pilotage du système éducatif efficace pour garantir la qualité des apprentissages et de la formation ».
Ces personnalités ont relevé plusieurs défis qui hantent le secteur de l’éducation et ont proposé des pistes de solutions. Entre autres défis, le système éducatif burundais, selon les panelistes manque de cohérence dès le primaire et le secondaire jusqu’à l’université. Ils ont demandé qu’il y ait une cohérence de programmes lesquels doivent être adaptés aux besoins sur le marché de l’emploi.
Ils ont relevé par ailleurs le fait qu’il y ait aujourd’hui un enseignement sans supports didactiques, plus théorique que pratique (manque de laboratoire, d’ordinateurs, de connexion internet, la et sans électricité). Ils ont souligné le manque criant d’enseignants du primaire également l’université, des enseignants démotivés, des élèves et étudiants démotivés suite aux conditions de vie précaires surtout dans les universités publiques et le chômage. Sur ce point, ils ont signifié qu’il est difficile d’enseigner des gens qui ne sont pas logés, nourris, car le prêt-bourse qu’ils perçoivent reste insignifiant vu la situation économique du moment et surtout que le prêt-bourse leur arrive avec un grand retard.
Avec le programme d’éducation pour tous qui est á l’origine de la réduction du taux de redoublement, on assiste, selon le syndicaliste, à des enfants qui avancent de classe sans qu’ils aient le minimum de connaissance. Il n’a pas manqué de souligner que les enseignants et même les élèves ne savent pas la langue d’apprentissage qui est le français ce qui fait que les cadres qui terminent l’université ne sont pas capables de s’exprimer correctement.
Au niveau de l’enseignement supérieur, ils ont fustigé des universités sans innovations, sans programme de recherche en vue de répondre aux besoins de la population. Face à ce problème, ils ont recommandé qu’il y ait création des centres d’excellence et des centres d’innovation dans les universités. L’ancien ministre de l’éducation le Dr Banyankimbona se demande pourquoi ne pas s’orienter dans l’intelligence artificielle et invite les étudiants burundais à s’y investir.
Après ce panel, les partisans ont suivi cinq autres thèmes sur la promotion de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et des métiers, la gestion des flux des élèves/étudiants et management des ressources humaines, la gestion des infrastructures et des équipements scolaires et universitaires, le financement de l’éducation et la mobilisation des financements pour le système éducatif.