BUJUMBURA, 18 juin (ABP) – Les Etats généraux de l’éducation édition 2022 qui se tiennent à la Détente du 14 au 16 juin 2022, se sont poursuivis le mercredi. Les participants ont suivi un panel qui a été animé par deux professeurs d’université, deux anciens ministres de l’éducation, Dr Saidi Kibeya et Gaspard Banyankimbona et un syndicaliste.
Le thème de ce panel était « Un pilotage du système éducatif efficace pour garantir la qualité des apprentissages et de la formation ».
Ces personnalités ont relevé plusieurs défis qui hantent le secteur de l’éducation et ont proposé des pistes de solutions. Entre autres défis, ils ont signalé que le système éducatif burundais manque de cohérence dès le primaire, le secondaire jusqu’à l’université. Ils ont demandé qu’il y ait une cohérence de programmes lesquels doivent être adaptés aux besoins sur le marché de l’emploi.
Ils ont relevé par ailleurs un enseignement sans supports didactiques, plus théorique que pratique (manque de laboratoire, d’ordinateurs, de connexion internet, la plupart sans électricité). Ils ont souligné un manque criant d’enseignants, du primaire à l’université, des enseignants démotivés, des élèves et étudiants démotivés suite aux conditions de vie précaires surtout dans les universités publiques et au chômage.
Sur ce point ils ont signalé qu’est difficile d’enseigner des gens qui ne sont pas logés, nourris, car la prêt-bourse qu’ils perçoivent reste insignifiant, vu la situation économique du moment, encore que cette prêt-bourse leur arrive avec un grand retard.
Avec le programme d’éducation pour tous, qui est á l’origine de la réduction du taux de redoublement, on assiste, selon le syndicaliste, des enfants qui avancent sans qu’ils aient le minimum de niveau. Il n’a pas manqué de souligner que les enseignants et même les élèves ne savent pas langue d’apprentissage qui est le français ; ce qui fait que les cadres qui terminent l’université ne sont pas capables de d’exprimer.
Au niveau de l’enseignement supérieur, ils ont fustigé des universités sans innovations, sans programme de recherche en vue de répondre aux besoins de la population. Face à ce problème, ils ont recommandé qu’il y ait création des centres d’excellence et des centres d’innovation dans les universités.
L’ancien ministre Banyankimbona se demande pourquoi ne pas s’orienter dans l’intelligence artificielle, arguant que ceux qui se sont lancés dans ces programmes ne sont pas plus intelligents que les étudiants burundais.
Après ce panel, les participants ont suivi cinq autres thèmes sur la promotion de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et aux métiers, la gestion des flux des élèves/étudiants et management des ressources humaines, la gestion des infrastructures et des équipements scolaires et universitaires, le financement de l’éducation et la mobilisation des financements pour le système éducatif. Il est à signaler que ces Etats généraux ont eu lieu à la veille du sommet mondial sur l’éducation prévue au mois d’Août, auquel le Burundi est invité.