• ven. Mar 29th, 2024

Les hommes sont les plus exposés aux violences verbales

ByAdministrateur

Juin 23, 2022

BUJUMBURA, 22 juin (ABP) – « Les conflits conjugaux sont souvent à l’origine des divorces et ce sont les enfants qui en sont victimes». Ce sont les propos du Pr. Pascale Moulevrier, professeur de sociologie à l’Université de Nantes, au cours d’une conférence sur « Les conflits conjugaux » animée vendredi 17 juin 2022, à l’Université du Burundi (UB) au campus Mutanga.

Selon elle, beaucoup d’anthropologues, sociologues et socio-anthropologues se proposent d’appréhender les histoires de conflits et violences conjugales comme la trace possible de l’organisation patriarcale des sociétés. En effet, a-t-elle ajouté, les sociétés patriarcales sont les plus répandues et le pouvoir est plutôt octroyé aux hommes et en particulier aux pères. Les conflits conjugaux dans leur forme très contemporaine peuvent être un indice des rapports sociaux de sexe installés, depuis longtemps, du fait de ces sociétés patriarcales, entre les hommes et les femmes dans le monde.

A l’âge adulte, a-t-elle poursuivi, les femmes sont statistiquement plus exposées aux conflits conjugaux et à la violence que les hommes, au sein des couples. Pr. Moulevrier a eu à préciser que les conflits conjugaux prennent plusieurs formes. Elle évoque, à titre illustratif, des conflits du registre psychologique en l’occurrence le harcèlement, le contrôle sur le déplacement où les hommes contrôlent le déplacement de leurs femmes, et autres.  La surveillance de son conjoint est une forme de rupture de son droit de circuler librement, a-t-elle commenté. D’autres formes que prennent les conflits conjugaux sont entre autres les violences physiques (coups portés) et les violences sexuelles. Selon toujours Mme Moulevrier, plus de la moitié en pourcentage des conflits conjugaux, sont liés aux questions d’enfants (l’éducation ou le nombre d’enfants). Elle précise, en outre, que les enfants sont une sorte de variable d’ajustement entre les couples et peuvent générer des conflits mais aussi des violences au sein des couples.

Au contraire, a-t-elle révélé, les enquêtes montrent que les hommes sont, quant à eux, exposés aux violences verbales où ils font souvent l’objet d’une insulte par leurs femmes ; quand bien même, il y en a ceux qui subissent des violences physiques où des cas de décès d’hommes tués par leurs femmes sont, des fois, enregistrés. Selon toujours Pr. Moulevrier, la majorité des femmes qui tuent leurs maris, le fait après de longues années de violences commises sur elles ou de violences physiques partagées.

Et d’ajouter que quand les conflits conjugaux s’installent dans le couple, ils produisent des effets néfastes sur la santé sommative, car il y a beaucoup de dépressions dans les couples qui sont souvent à l’origine de tant de problèmes d’ordre psychologique. Au cours des conflits conjugaux, les femmes ont peur de dormir car dormir, dans ce cas d’espèce, c’est être vulnérable. Donc, a-t-elle fait remarquer, il y a des peurs qui s’instaurent dans le couple en conflits qui produisent, à la fin de compte, des effets indésirables sur le sommeil des femmes, surtout, et ces dernières vont développer un sentiment général d’insécurité.