BUJUMBURA, 6 mai (ABP) – Le vice-président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), M. Clément Noé Ninziza a procédé le vendredi 5 mai 2023, au chef-lieu de la commune Nyabiraba, à la présentation du rapport partiel d’enquête sur les violations des droits de la personne humaine à l’intention des représentants de tous les secteurs de la vie de la province.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de la province Bujumbura (ouest du Burundi) M. Désiré Nsengiyumva a indiqué que la province est en sécurité. Il a remercié la CVR qui a prévu cette séance pour cette province qui a été tant secouée par la guerre, et que la population a besoin de savoir ce qui s’est passé réellement.
M. Ninziza a signalé que la CVR émane des Accords d’Arusha et sa mission est celle d’enquêter sur les violations des droits de la personne humaine sur la période allant de 1885 à 2008. Il a fait savoir qu’ils ont descendu jusqu’en 1885, année de la conférence de Berlin et 2008 correspond à la cessation des hostilités par le dernier mouvement combattif burundais le Front National de Libération (FNL).
Selon lui, la CVR s’est focalisée sur l’année 1972 car c’est une année où il y a eu beaucoup de violations des droits de la personne humaine et de tueries. Il a précisé que CVR a auditionné 1030 personnes dans 10 provinces, elle a exhumé 19897 victimes de 1972 dans 190 fosses communes et la CVR qualifie de génocide contre les Bahutu, les tueries subies par cette communauté dans tout le pays en 1972-1973, a lancé M. Ninziza.
Il a ajouté que la même commission qualifie de crimes contre l’humanité les tueries contre les Bahutu et les Batutsi du sud du Burundi, le long du lac Tanganyika.
Dans tout le pays, 22867 corps humains ont été exhumés dans 221 fosses communes mais il y a encore près de 4000 fosses qui n’ont pas encore été déterrés. D’après M. Ninziza, il y a eu une visualisation de deux films qui, à travers des témoignages des rescapés et des ayants droits, on pouvait entendre ce qui s’est passé.
Lors de la séance des questions, les participants ont voulu savoir la non apparence dans ce rapport de ce qui s’est passé dans cette province et ce que la CVR va faire de ces restes humains. M. Ninziza leur a signifié que le rapport est partiel et qu’au moment de sa confection, la CVR n’avait pas enquêté sur cette entité administrative et que cela sera constaté dans le rapport finale.
S’agissant de ce que l’on fera des restes humains, ces derniers seront dignement ensevelis à l’endroit où sera érigé le mémorial. Il a ajouté que tout cela se fait non pas pour oublier mais pour que la vérité soit connue et qu’il y ait la réconciliation.