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Un changement en profondeur et rapide s’impose pour lever tous les défis du secteur de la fonction publique

ByAdministrateur

Sep 26, 2024

BUJUMBURA, 24 sept. (ABP) – Les parlementaires se sont réunis, lundi le 24 septembre 2024, en séance plénière, pour l’analyse du « Rapport définitif d’audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère de la fonction publique, du travail et de l’emploi », élaboré par la cour des compte. Le rapport a conclu qu’au cours des exercices budgétaires 2020/2021, 2021/2022 et 2022/2023, la cour des comptes a noté des irrégularités en matière de passation et gestion des marchés publics, les défis liés à la maîtrise de l’effectif du personnel. Le rapport a noté également, des lacunes dans le système de contrôle interne : inexistence de manuel de procédures administratives, comptables et financières, le manque de personnel suffisant et qualifié pour effectuer l’audit interne de manière efficace.

Après la lecture de ce rapport, a suivi la séance des questions orales avec débat adressées au ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, Venuste Muyabaga. Les députés ont noté qu’il est déplorable qu’un logiciel de traitement des salaires, renfermant des données aussi sensibles, soit encore sous le contrôle des étrangers (experts tunisiens), depuis 2010. Estimant que la sécurité et l’intégrité nationale sont menacées. Ces derniers ont interpellé le ministre Muyabaga au rapatriement de ce logiciel justifiant qu’au pays, il y a des experts capables de gérer la situation. À ce propos, le ministre Muyabaga a reconnu que c’est un grand défi. Il a expliqué que le rapatriement a démarré et a été confié au Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique (PAFEN). Il a dit espérer que cette situation sera décantée, informant que des procédures au niveau juridique ont été entamées.

Vue partielle des députés

Dans le même ordre d’idées, les députés se sont exprimés à propos des grognes des travailleurs de la fonction publique, par rapport au traitement qu’ils jugent non conformes, dans le cadre de la politique salariale équitable. Explicitement, il a été mentionné qu’un fonctionnaire de niveau D7 reçoit un meilleur traitement que celui ayant un niveau Licence. Le ministre en charge de la fonction publique a fait savoir que cette situation est mentionnée, depuis juillet 2024, avec l’octroi des 60% d’harmonisation restantes. Il a reconnu qu’il a été remarqué des imperfections, informant qu’une commission ad hoc a été mise sur pied pour se pencher sur la question et corriger les erreurs.

Durant la séance des questions orales, les députés ont mentionné la lenteur dans le traitement des dossiers. Notant également que les demandeurs de services sont malmenés, déboussolés, par ces mêmes agents. Une situation que la plupart des parlementaires ont jugée préoccupante. Ces derniers ont voulu savoir ce qui est en train d’être fait, au niveau de ce ministère pour changer la donne.

Le ministre Muyabaga a répondu que des directives sont tombées depuis une semaine, qui enjoint au personnel de la fonction publique de changer la manière de travailler. Explicitement, il a indiqué que, dorénavant, il n’y aura plus de renvoi vers d’autres bureaux en cas de traitement de dossier. Le fonctionnaire qui sera approché en 1er lieu, devra mener toutes les démarches pour le traitement du dossier jusqu’à sa clôture. Cinq jours, c’est le délai fixé depuis l’introduction de la demande jusqu’à la clôture du dossier, selon le ministre en charge de la fonction publique. S’ajoutant à cette panoplie de mesures, le ministre Muyabaga a informé que 50 numéros verts seront mis à la disposition du public, afin de s’informer, sur l’évolution de leurs dossiers ou exprimer leurs doléances.

Répondant à la question de savoir ce que le ministère envisage, pour remédier au défi de qualification du personnel, le ministre en charge de la fonction publique a informé qu’il est prévu des séances de renforcements des capacités du personnel de la fonction publique. Néanmoins, il a été demandé au ministre d’agir en amont, en offrant du travail à ceux qui le méritent, conformément à leurs  capacités et compétences.

Au moment où il a été mentionné l’inexistence du manuel de procédures comptables, administratives et financières de ce ministère, il a été demandé au ministre à quand son élaboration. À ce propos Muyabaga a répondu que ce manuel est entrain d’être élaboré promettant qu’il sera opérationnel bientôt.

Les députés ont voulu savoir l’approche du ministère dans le cadre de la décentralisation de ses services, pour répondre aux exigences de la digitalisation et de la conformité au nouveau découpage administratif en 5 provinces. Ce qui permettrait de faciliter les personnes qui perdent trop de moyens et de temps en venant à Bujumbura.

À ce niveau Muyabaga a expliqué que le projet PAFEN a été approché et sera l’exécutant de ce projet. Pour lui, les préalables ont été faits, des formations à l’étranger ont été dispensées au personnel de la fonction publique prestant au niveau de ces provinces.

Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale Sabine Ntakarutimana, a salué l’engagement du ministre, pour lever tous ces défis. Toutefois, elle lui a demandé d’y consacrer be            aucoup d’efforts, afin que ces derniers soient levés le plus tôt possible. Pour elle, un changement radical en profondeur s’impose et très vite, a-t-elle martelé.

Au moment où le ministre en charge de la fonction publique, a informé les parlementaires de la tenue des états généreux pour l’administration publique, en octobre 2024 prochain, Ntakarutimana a demandé, vivement, au ministre Muyabaga de prendre en considération le contexte national. En posant les vrais problèmes qui hantent l’administration publique burundaise et ne pas calquer l’exemple local aux réalités extérieures. Pour elle, c’est à ce moment que des meilleures solutions spécifiques aux réalités nationales seront trouvées.