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La promotion de la paix et de la réconciliation au Burundi et dans la région des Grands-lacs

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Fév 20, 2024

BUJUMBURA, 9 fév (ABP) – La communauté des pères de Schoenstatt de Mont Sion Gikungu a, en collaboration avec l’Université du Burundi, le diocèse de Bururi et l’Université Freiburg en Allemagne, organisé jeudi le 8 février 2024 une conférence sur la paix et la réconciliation, jugées indispensables pour le développement intégral, non seulement au Burundi, mais aussi dans la région des Grands-lacs et même dans le monde entier.

Cette rencontre a été organisée dans le cadre de la paix et de la réconciliation au Burundi et dans la région des Grands-lacs, sous l’appui financier de l’Etat de Baden Württemberg, a-t-on appris.

Le président du comité de pilotage, père Herménégilde Coyitungiye, a indiqué que cette conférence arrive à point nommé. C’est au moment où les pères de Schoenstatt vivent l’année jubilaire de 50 ans de leur engagement au Burundi.

Selon père Coyitungiye, il est évident que ce travail passe par l’éducation et la formation qui ont été réalisées en suivant la spiritualité des Schoenstatt, à savoir la formation de l’homme nouveau dans la communauté nouvelle en vue de créer un nouvel ordre social, caractérisé par la justice, la vérité et l’amour. Il s’agit donc, a-t-il poursuivi, d’édifier un royaume du Père des cieux, un royaume de paix, de justice et de réconciliation, qui est une œuvre de toute la vie.

Il est prévu de créer un réseautage avec différents partenaires engagés dans la paix et la réconciliation pour échanger et transférer les connaissances aux niveaux local, régional et international, organiser des conférences sur les thématiques les plus pertinentes en matière de paix et de réconciliation, a fait savoir père Coyitungiye.

Il a par ailleurs rappelé que grâce à l’appui de ce projet, le sanctuaire du Mont Sion Gikungu veut ériger, dans les deux ans à venir, un institut des études avancées de paix et de réconciliation, avec une formation diplômante en master, qui est un autre volet important de ce projet. Mont Sion Gikungu compte beaucoup sur l’appui de l’Université du Burundi qui réalise cette mission ultime d’éduquer les jeunes et les adultes à la paix et à la réconciliation, a signalé père Coyitungiye, ajoutant qu’une telle tâche demande la conjugaison des efforts.

Selon M. Alexis Niyibigira qui a fait une présentation sur les blessures du passé et la réconciliation, la plupart des victimes de différentes crises du Burundi vivent encore la détresse psychologique à cause des souvenirs traumatiques et des sentiments d’impuissance, d’anxiété, de colère etc. Pour guérir ces blessures, M. Niyibigira a fait savoir qu’il faut d’abord la recherche d’un mode de vie qui permet une vision de l’avenir, la reconstruction des relations, et bâtir ensemble avec les ennemis passés. Il a aussi évoqué un changement profond à l’échelle de la société et à long terme, la reconnaissance du passé, la souffrance de l’autre et la volonté d’y arriver sans être imposé.

D’après M. Niyibigira, la réconciliation exige notamment du temps et de l’espace pour le deuil, de l’expression de la colère, et la cicatrisation des blessures.

Par ailleurs, M. Niyibigira a souligné que la guérison des blessures est un processus tant individuel que social. Il concerne non seulement les victimes qui ont vécu des expériences traumatiques, mais aussi les auteurs de violence, les spectateurs, les professionnels d’appui et tous les membres de la communauté.

Pour terminer, le coordinateur du projet paix et réconciliation au Burundi et dans la région des Grands-lacs, M. Aloys Misago, a indiqué que tout développement suppose un travail en commun de tous les citoyens. Si les gens ne sont pas réconciliés, il est très difficile de se mettre ensemble et travailler pour le développement du pays.  » Notre histoire nous enseigne suffisamment parce que les guerres compétitives ont détruit pas mal de choses, mais aussi les cœurs », a-t-il rappelé.

Il a indiqué qu’il y a des blessures dans les cœurs des gens qui doivent être soignées. C’est à partir de la réconciliation avec soi-même, mais aussi avec le voisin et les autres concitoyens, qu’on peut parvenir au développement durable. Le travail d’aujourd’hui est un pas, mais on observe un long cheminement à faire pour y arriver, a-t-il affirmé.