BUJUMBURA, 9 juin (ABP) – Le Conseil des ministres réuni mercredi le 7 juin 2023 sous la présidence du chef de l’Etat burundais M. Evariste Ndayishimiye, a adopté le projet de construction de 6.600 appartements en logements sociaux sur les sites de Kizingwe-Bihara et Socarti, peut-on lire dans le communiqué de presse du Conseil des ministres.
Ce projet qui a été présenté par le ministre en charge des Infrastructures prévoit la construction de 5000 appartements sur le site de Kizingwe-Bihara au lieu d’abriter 600 acquéreurs de parcelles uniquement. Ce site a une superficie de 300 ha, 53% revenant aux propriétaires du terrain, tandis que les 47% restant à l’Etat.
Quant au site Socarti, il y sera érigé 1600 appartements en logements sociaux. Le coût de ces logements va différer suivant les catégories de ces appartements, a précisé ce communiqué.
Compte tenu de l’emplacement du site Kizingwe-Bihara, poursuit le communiqué, le Conseil des ministres recommande d’envisager des mesures nécessaires pour que les eaux en provenance de ce site ne puissent provoquer des inondations et emporter les maisons construites dans le quartier Nyabugete. Bien plus, compte tenu de la mentalité des Burundais à vivre dans des habitations individuels, il sera nécessaire de sensibiliser les occupants des appartements sur la propreté et prendre des mesures d’accompagnement nécessaires.
En effet, le projet de construction des logements sociaux est initié après avoir longtemps observé une course effrénée pour l’acquisition de parcelles, via un commerce devenu très spéculatif à travers le pays, du fait que les terrains à construire octroyés par les services publics ne peuvent plus satisfaire la demande, précise le même communiqué.
Le gouvernement du Burundi a fait remarquer à travers ce communiqué que même des ménages à un standing relativement élevé s’installent dans les quartiers périphériques non viabilisés pour question de spéculation foncière. La situation est plus préoccupante dans la ville de Bujumbura et ses environs, avec une menace de disparition des espaces agricoles dans la plaine de l’Imbo.
Pour pallier à cette situation, le gouvernement du Burundi a pensé à une stratégie avec une nouvelle politique de logement qui vise à rendre disponible les terrains viables, à privilégier les constructions en hauteur et le système de location-vente en vue de réduire le stress financier des acquéreurs, à canaliser les financements à travers un système suffisamment contrôlé par la Banque Centrale. Cette nouvelle politique vise aussi à bien distinguer les rôles des différents acteurs à savoir l’Etat, les acquéreurs, les financiers, les entreprises de construction, les gestionnaires de réseaux et à accompagner la nouvelle politique par la mise en place d’un cadre légal et réglementaire requis.
Cette politique a été adoptée par le Conseil des ministres avec des observations et recommandations axées entre autres sur la concrétisation de cette politique par le lancement des premiers chantiers de ces logements sociaux le plus rapidement possible, la mobilisation des investisseurs et des garanties de remboursement, la collaboration avec la REGIDESO afin que les quartiers nouvellement construits disposent de l’eau et de l’ électricité en quantité suffisante et l’appui de la Mairie de Bujumbura dans le ramassage des déchets.