BUJUMBURA, 9 juin (ABP) – L’augmentation du prix du kilo de café jusqu’à 2000 FBu par kilogramme de café cerise A peut indubitablement servir à l’éradication de l’exportation et de la vente frauduleuse de la production caféicole burundaise, a annoncé le président de la Confédération nationale des associations des caféiculteurs (CNAC Murima w’isangi), M. Jean Pierre Ntabomenyereye, dans une conférence de presse de mardi 7 juin 2022, à Bujumbura.
Le café est exporté et vendu frauduleusement à cause de son prix élevé à l’extérieur du Burundi. En effet, Le kilogramme du café parche coûte neuf mille francs burundais au Rwanda, 7500 shilling tanzaniens, soit 6629.85 FBu en Tanzanie, tandis qu’il ne coûte que 4000 FBu au plus, au Burundi, a-t-il fait remarquer.
M. Ntabomenyereye a ajouté que si l’Etat fournit l’effort de procurer le matériel d’entretien des caféiers en suffisance et à temps, et que le prix du café augmente sur le marché jusqu’au niveau de celui des pays des grands lacs, le rendement sera meilleur et le cultivateur n’aura pas envie de chercher ces marchés non autorisés.
Le patron de la CNAC-Murima w’isangi salue la décision de l’Etat d’augmenter le prix par kilo du café cerise A de 700 à 800 FBu car elle constitue un encouragement aux caféiculteurs. En dépit de cela, il demande à ce que l’Etat prenne en considération la recommandation des députés de 2019 portant à augmenter le prix du café cerise A à 1500FBu par kilogramme, tout en tenant compte du prix du café sur le marché international ainsi que l’augmentation des prix des autres produits comme le ciment, les tôles dans le pays.
Tout en espérant la continuité de sa mise en œuvre, il salue aussi une autre décision gouvernementale consistant à enlever 80 pour cent du prix total des fertilisants que le caféiculteur devrait payer, et celui-ci ne payant que 20 pour cent.
Le président de la CNAC Murima w’isangi a, néanmoins, signalé la diminution progressive de la production caféiole ces deux dernières années. Selon lui, l’insuffisance des fertilisants ainsi que des pesticides résultant à la faible production, et les gens qui déracinent les champs de caféiers pour construire dans les places qu’ils occupaient sont à l’origine de ce phénomène. Dans cette optique, il lance un appel à l’Etat pour rendre disponible ces produits à temps et en suffisance pour les caféiculteurs, afin d’augmenter la production dans ce secteur.
A signaler que la CNAC-Murima w’Isangi condamne ce mauvais comportement qu’affiche certaines personnes, de pratiquer la vente frauduleuse des produits caféicoles du Burundi.
Il convient de noter que jusqu’à présent, 600 mille ménages pratiquent la caféiculture au Burundi, et la CNAC-Murima w’Isangi compte 3252 associations œuvrant dans le secteur caféicole.