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Adoption du projet de loi relative à l’utilisation pacifique, la sécurité de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants

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Juin 24, 2022

BUJUMBURA, 23 juin (ABP) – Le président de l’Assemblée nationale, M. Daniel Gélase Ndabirabe a dirigé, jeudi le 23 juin 2022, à l’hémicycle de Kigobe, une séance plénière pour analyser et adopter le projet de loi relative à l’utilisation pacifique, à la sûreté et à la sécurité de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants (loi nucléaire).

Lors de son exposé des motifs, le ministre de l’hydraulique, de l’énergie et des mines, M. Ibrahim Uwizeye qui était venu donner des éclaircissements par rapport à ce projet de loi, a d’abord rappelé que le Burundi en tant que pays membre de l’EAC, devrait se conformer aux autres pays de l’EAC qui se sont déjà dotés d’une loi nucléaire et d’une autorité réglementaire qui en découle. Il a aussi ajouté que le Burundi est membre du conseil des gouverneurs de l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA) pour la période allant de 2021 à 2023.

Selon le ministre Uwizeye, le Burundi a aussi adhéré au nouvel accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire (AFRA), conformément à la lettre d’acceptation signée et envoyée à l’AIEA le 5 octobre 2020.

                                                                                       vue partielle des députés lors du vote

Selon le ministre en charge de l’énergie, l’adoption de ladite loi permettra la mise en œuvre de cet accord dans tous les domaines dont la santé, l’agriculture, l’élevage, l’énergie et autres. Cette loi permettra aux structures de soins du secteur public et privé de mettre en place des mesures de radioprotection adéquates pour son personnel médical qui se trouve exposer quotidiennement aux rayonnements ionisants dans l’exercice de leur profession mais également aux patients au cours des procédures diagnostiques et thérapeutiques par des sources de rayonnements ionisants au public et à l’environnement.

Selon M. Uwizeye, à travers cette loi, le programme de lutte contre le cancer sera appuyé par différents partenaires qui exigeaient la mise en place d’une loi nucléaire car divers équipements et produits utilisables dans ce domaine sont radioactifs.

L’assistance par différents partenaires au développement en équipements et formation lors de la mise en œuvre des projets nationaux relatifs à l’utilisation de l’énergie nucléaire portant sur le domaine agricole sera maximisée.

Lors de la séance des questions, les députés ont demandé pourquoi le Burundi veut engager l’énergie nucléaire qui a des méfaits au niveau de l’environnement et de la santé.

Le ministre Uwizeye a répondu que le Burundi veut s’engager sur la voie de l’énergie nucléaire pour combler son déficit énergétique afin d’avoir une énergie électrique qui permettra d’accroître le secteur industriel, y compris l’exploitation du Nickel de Musongati. Il a aussi ajouté que l’augmentation de l’énergie électrique paraît comme un facteur déterminant pour booster le développement du pays.

Les représentants du peuple ont voulu savoir la plus-value de cette loi nucléaire au Burundi.

Le ministre de l’énergie a rappelé que les éléments radioactifs sont extrêmement dangereux pour la santé humaine et peuvent être retrouvés dans les eaux du lac Tanganyika. Cette loi nucléaire va renforcer le contrôle pour protéger les consommateurs et l’environnement. Il a aussi ajouté qu’une telle loi va protéger les patients au cours des examens radiologiques au moyen des scanners souvent hors normes suite à l’absence de l’autorité de contrôle.

Les députés ont demandé si le Burundi dispose des possibilités et des potentialités pour exploiter l’énergie nucléaire. Le ministre de l’énergie a répondu que pour les possibilités, le Burundi compte sur la coopération bilatérale (avec la Russie) et multilatérale (AIEA) pour développer et exploiter cette énergie nucléaire.

Concernant les potentialités, il a indiqué que le Burundi a un espoir de l’éventuelle existence du métal uranium suite aux indices et prospections faites dans certaines provinces du pays à savoir Kayanza, Cibitoke et Bubanza. Un mémorandum d’entente a été signé entre le Burundi et la société ROSATOM de la fédération de la Russie pour poursuivre les études sur les possibilités à exploiter une centrale nucléaire au Burundi, a-t-il souligné.

Après analyse, 110 députés qui étaient présents dans la séance plénière ont adopté à l’unanimité le projet de loi relative à l’utilisation pacifique, à la sûreté et à la sécurité de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants moyennant certaines recommandations.