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Grenier de l'information au Burundi

L’ASF se dit préoccupée par la situation des personnes vivant avec l’albinisme

ByAdministrateur

Mar 1, 2024

BUJUMBURA, 29 fév. (ABP) – Le représentant légal de l’association Albinos sans Frontières, ASF, M. Anicet Bangirinama, a indiqué que les statistiques actuelles montrent que le nombre de personnes atteintes d’albinisme est de 1.265 sur 12.300.000 de la population totale burundaise.

Au cours d’une interview qu’il a accordé à l’ABP vendredi, le 9 février 2024, il a indiqué que dès sa création, l’ASF avait comme objectif principal de rassembler, dans une seule famille, toutes les personnes atteintes d’albinisme au Burundi, pour mieux les encadrer.

Il a fait remarquer que la santé, l’éducation, l’intégration socio-économique et la sécurité constituent les principales préoccupations de l’ASF. Bangirinama a affirmé que la sécurité est la préoccupation la plus pertinente par rapport aux autres : « La plupart des albinos ont peur de circuler suite à l’insécurité à laquelle ils font face au quotidien », s’inquiète-il. La santé est aussi une préoccupation majeure parmi tant d’autres, a-t-il raconté. « Les personnes atteintes d’albinisme sont pour la plupart attaquées par le cancer de la peau suite aux rayons solaires auxquels ils sont régulièrement exposés ». En outre, la stigmatisation de la part de certains parents vis-à-vis de leurs enfants albinos et de l’entourage dans certaines localités, le manque de soutiens financiers et matériels constituent les défis auxquels l’ASF est confrontée. Depuis 2008 à nos jours, 17 albinos ont été sauvagement tués, tandis que 13 autres qui ont été victimes de maladies comme le cancer pour la même période.

Les Albinos Burundais sont souvent victimes des rituels liés à la sorcellerie, a déploré M.Bangirinama.

« En 2022, un petit albinos du nom d’Abdul, âgé de quatre ans, a été enlevé en pleine journée par un groupe de trois criminels qui étaient à bord d’un taxi, alors qu’il jouait avec d’autres enfants de l’entourage, au quartier de Kinama, en mairie de Bujumbura », se rappele-t-il, avec angoisse. « Ses ravisseurs ont pris la route vers la province Cankuzo, située à environ 240 km de Bujumbura, où ils ont tué et démembré le petit garçon. Les bourreaux d’Abdul l’ont sauvagement tué, et coupé ses bras et ses jambes, et se sont partagés ses os. Après cet acte ignoble, les restes d’Abdoul ont été jetés le lendemain dans une forêt de la commune Kigamba, de la même province.   Un enfant qui gardait du bétail a vu les criminels et a alerté la population, ce qui a permis l’arrestation de deux d’entre eux, en possession, chacun, des os de l’enfant dans un sac. »

Dans certaines contrées d’Afrique subsaharienne, y compris le Burundi, les albinos sont recherchés et tués, et leurs membres et organes prélevés pour être utilisés pour des rituels liés à la sorcellerie censée apporter des richesses et chances, selon M.Bangirinama.

Face à cette situation, le représentant légal d’ASF demande aux autorités d’accentuer les sanctions pour les crimes contre les albinos et de renforcer leur protection sur tout le territoire national. « Nous interpelons au gouvernement, en particulier le ministère de la Justice, de punir sévèrement les coupables de ces actes ignobles, une fois capturés. Le gouvernement devrait également prendre des mesures de sécurité, à partir de la colline, pour mieux protéger les personnes atteintes d’albinisme », a-t-il plaidé.

« Cette barbarie fait que les personnes atteintes d’albinisme et leurs familles vivent toujours dans dans une peur permanente. »