BUJUMBURA, 29 juin (ABP) – L’Université du Burundi via le Centre de recherche en sciences des productions animales, végétales et environnementales (CRAVE) a organisé lundi le 28 juin 2021, un atelier de partage des données sur les aires protégées du Burundi dans le cadre du projet : « Constitution de la base de données actualisées sur les aires protégées du Burundi, » à l’endroit des chercheurs, des représentants de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE), des étudiants en master et autres personnes de différentes catégories.
Dans son discours d’ouverture, le directeur de la recherche et des innovations à l’Université du Burundi, M. Mélance Ntunzwenimana, a souligné la grande importance de la conservation de la biodiversité à travers des aires protégées gérées efficacement pour un pays et l’humanité. Il a également précisé que cette importance est aussi réaffirmée dans le PND 2018-2027, dans l’enjeu numéro 1 et dans son orientation stratégique 3 et 9. Le rôle de ces dernières est aussi mentionné dans les ODDs : 15. Selon le professeur Ntunzwenimana, le présent projet est une contribution à ces impératifs du développement durable.
Le responsable du CRAVE, André Nduwimana, qui a aussi participé à l’enquête des aires protégées du Burundi, a énuméré certains résultats de l’enquête. Il a souligné que le constat est qu’il y a insuffisance d’études sur les aires protégées et le peu de travaux réalisés ne sont pas archivés pour être consultés. Il a aussi relevé l’absence d’harmonisation en ce qui est des moyens affectés aux aires protégées pour la gestion, beaucoup d’aires protégées qui ne disposent pas de plan de gestion, la planification basée sur les menaces et leur prévention.
Selon toujours la même source, lors de l’enquête, on a constaté une faible association des parties prenantes à la gestion, le tourisme et les amendes comme sources de revenus perçus par l’administration et la faible implication de l’administration dans la gouvernance. Il a en outre souligné des populations qui bénéficient faiblement des autorisations, et les déclarations montrent que cela diffère suivant les aires protégées et les catégories d’enquêtés. Autre constat est que des dispositions juridiques en matière de gouvernance des aires protégées existent mais sont difficiles à appliquer et la forte centralisation à l’OBPE qui est le gestionnaire principal.
Nduwimana n’a pas manqué de souligner l’action humaine comme une menace qui handicape la protection des espaces protégés. Il a cité le défrichement cultural, la coupe des arbres, les feux de forêts, le charbonnage, le pacage du bétail, l’installation des habitations, les coupes des herbacées, l’extraction minière et des carrières, le dépotoir, etc.
Pour cette raison, cet enquêteur a proposé la sensibilisation de l’OBPE à l’endroit de la population environnante pour leur faire comprendre le rôle de conservation de ces espaces qui sans eux, le développement durable est impossible, et leur faire participer dans ce travail afin de changer de mentalité.
Les participants à l’atelier ont salué les résultats issus de cette enquête et ont plaidé pour la continuité de cette dernière en incluant toutes les parties prenantes.